Pour une République fédérale dans une Europe unie dans la diversité

Partir des territoires pour construire une
république démocratique, sociale et
écologique.

" Fondé en 1994, Régions et Peuples Solidaires est le parti qui fédère les mouvements régionalistes "

Le R-Pass alsacien : un modèle de justice fiscale et écologique

Lundi 21 octobre, les élus de la Collectivité Européenne d’Alsace ont adopté à l’unanimité le R-Pass. Cette nouvelle contribution sur les camions de plus de 3,5 tonnes dont le bénéfice servira à soutenir l’économie locale alsacienne entrera en vigueur sur les deux autoroutes qui traversent l’Alsace du Nord au Sud, en 2027.

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Catherine Vautrin en Corse : R&PS appelle l’État a enfin aboutir dans le projet d’autonomie pour la Corse

Depuis mars 2022, et les événements tragiques qui ont suivi l’assassinat inexpliqué d’Yvan Colonna dans sa prison de haute sécurité, deux années de dialogue constructif entre l’Assemblée de Corse et les précédents gouvernements ont conduit aux « accords de Beauvau », signés en mars 2024. Ces accords prévoient d’entrer dans une phase de modification constitutionnelle afin que soit ouverte la possibilité d’une autonomie pour la Corse.

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L’UDB s’insurge face à la fermeture de l’usine Michelin à Vannes et exprime son soutien aux salariés

L’Union Démocratique Bretonne (UDB) dénonce fermement la fermeture annoncée de l’usine Michelin à Vannes et apporte son soutien total aux 299 salariés menacés de licenciement. Encore une fois, ce sont les travailleurs qui paient le prix fort de l’avidité sans limite des actionnaires. Ces derniers continuent de privilégier leurs énormes profits au détriment des emplois et de l’avenir des salariés.

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Face à l’irresponsable posture d’Emmanuel Macron, EHBai réaffirme l’urgence d’un nouveau statut pour le Pays Basque Nord

Ce jeudi 5 décembre, Emmanuel Macron s’est exprimé suite à la censure du gouvernement Barnier. EHBai déplore l’autosatisfaction du président français, qui refuse de reconnaître sa responsabilité dans la situation actuelle.  Devant ce déni persistant du Président de l’Etat français et ses effets néfastes pour le territoire, EHBai réaffirme la nécessité d’un nouveau statut politique pour permettre de répondre efficacement aux défis locaux.

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Censurons le centralisme !

Le 4 décembre après 20h, l’Assemblée nationale a tranché : 331 députés ont fait tomber le gouvernement Barnier par le biais de la motion de censure déposée par le NFP. 

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Déclaration commune d’EHBai et EHBildu en cette Journée Internationale de l’Euskara : « C’est le moment »

La métaphore de la croisée des chemins est un bon moyen d’illustrer, de manière générale, la situation de l’euskara : ce territoire a parcouru un grand chemin pour revitaliser la langue, mais il réside un sentiment d’être arrivé au bout du parcours. L’image de la montagne est également pertinente : l’expédition de l’euskara se retrouve dans le camp de base ; certaines personnes veulent descendre, avec le sentiment d’en avoir suffisamment obtenu, alors que beaucoup d’entre nous veulent poursuivre l’ascension, inlassablement, sans savoir si nous arriverons un jour au sommet.

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L’UDB soutien le mouvement des agriculteurs pour des prix plus justes

Lors du mouvement de protestation des agriculteurs de 2024, le gouvernement avait soigneusement évité de traiter le problème des prix et de la régulation du marché, laissant croire qu’une réduction de la réglementation écologique règlerait le problème des agriculteurs. L’essentiel n’a donc pas été réglé et les différents syndicats agricoles, rien, à juste titre, la sonnette d’alarme.

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Langue corse : halte au mépris !

Sans surprise, la Cour administrative d'appel a confirmé l'interdiction d'utiliser le corse dans les échanges et les débats officiels au sein des institutions corses, malgré le fait que cette sentence soit une condamnation à mort de la langue d'un Peuple.

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Pantxoa Bimboire Haritschelhar, président d‘un Ipar Buru Batzar renouvelé

Un important exercice démocratique s’est achevé ce soir. Le processus de renouvellement interne de nos dirigeants a débuté à la mi-Octobre. Il a directement impliqué les membres d’EAJ-PNB réunis dans leur groupe local ou Herri Biltzar. Les délégués de ces Herri Biltzar, réunis en Assemblée Territoriale, ce vendredi 22 Novembre, ont élu les responsables d’EAJ-PNB, en Pays Basque nord, pour les 4 prochaines années. 

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La crise agricole : la suite

Le Mercosur vient servir de détonateur à une nouvelle vague de manifestations. Mais la crise existait avant. Peut-on comprendre ce qui se passe en croyant qu’il y aurait une seule colère, une seule agriculture, un seul modèle

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Les féminicides, n'i a pro ! (ça suffit !)

À l’heure d’écrire ces lignes, ce sont 122 féminicides qui ont été répertoriés. Et malheureusement, on le sait, ce chiffre évoluera encore d’ici la fin de 2024… 122 femmes qui n’ont pas toujours de nom dans les articles et les reportages qui leurs sont consacrés… 122 femmes tuées à cause de leur genre… 122 femmes victimes d’un système de pouvoir qui favorise la banalisation des violences sexistes et sexuelles ainsi que le meurtre à caractère misogyne. Un système de pouvoir qui étend les violences aux enfants comme aux personnes LGBTQIA+.

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Manifeste pour une République fédérale

La démocratie française est en crise. Moins d'un tiers des électeurs se sont déplacés lors du premier tour des dernières élections régionales, après des élections municipales déjà marquées par l'abstention. La crise sanitaire a joué, mais elle n'explique pas tout. Ainsi, les enquêtes d'opinion montrent que les citoyens plébiscitent l'échelon local et régional, et leur font plus confiance qu'à l’État. Ils réclament plus de compétences et de moyens pour les institutions proches des territoires, et sont bien conscients de leur manque de pouvoir. Dans le même temps, pourtant, l’État recentralise. Quarante ans après une fausse décentralisation ou pour le moins inaboutie, la Vème République reste une semi-démocratie, malade de son centralisme. Il est pourtant urgent de se donner les moyens de changer en profondeur les politiques publiques, au service du quotidien de la population, à une échelle qui permet de le prendre en compte. Il y a urgence...

Préambule

La démocratie française est en crise. Moins d'un tiers des électeurs se sont déplacés lors du premier tour des dernières élections régionales, après des élections municipales déjà marquées par l'abstention. La crise sanitaire a joué, mais elle n'explique pas tout. Ainsi, les enquêtes d'opinion montrent que les citoyens plébiscitent l'échelon local et régional, et leur font plus confiance qu'à l’État. Ils réclament plus de compétences et de moyens pour les institutions proches des territoires, et sont bien conscients de leur manque de pouvoir. Dans le même temps, pourtant, l’État recentralise. Quarante ans après une fausse décentralisation ou pour le moins inaboutie, la Vème République reste une semi-démocratie, malade de son centralisme. Il est pourtant urgent de se donner les moyens de changer en profondeur les politiques publiques, au service du quotidien de la population, à une échelle qui permet de le prendre en compte. Il y a urgence.

Les voyants sont au rouge. Il y a urgence : URGENCE devant un littoral en grande partie bétonné (61% du littoral méditerranéen dont 96% des Alpes-Maritimes) ; URGENCE devant les terres agricoles soumises à la pression foncière qui sont de plus en plus artificialisées (57.600 hectares en moyenne par an depuis 1982) ; URGENCE devant les espaces naturels en péril ; URGENCE devant les eaux polluées ; URGENCE devant la biodiversité menacée ; URGENCE devant la diversité culturelle niée ; URGENCE devant une production alimentaire toujours plus industrialisée et son lot de maladies chroniques ; URGENCE devant les délocalisations toujours à l’œuvre ; URGENCE pour le climat ! Le système ne tourne plus rond et on a fait comme si de rien n’était.

Sur le plan économique, les plus aisés, de moins en moins nombreux, sont de plus en plus riches. Les pauvres, de plus en plus en plus nombreux, sont de plus en plus pauvres. La misère avance. La précarité progresse. Les politiques sociales sont détricotées. Les tensions montent. La violence s’installe. Les populismes avancent.

Les alarmes sonnent. Mais pris dans l’engrenage du « consommer toujours plus et à bon marché » et englués dans un système hyper centralisé et inadapté aux enjeux du XXIe siècle, on fait comme si de rien n’était. Comme si la roue, dans un perpétuel mouvement, pouvait tourner dans le même sens. Comme si les gagnants du système gagneraient toujours. Comme si les ressources de la terre étaient infinies. Comme si le PIB ne pouvait être que le seul indicateur du bonheur. Comme si le développement économique des pays du nord était sans fin. Comme si le pillage des pays et l’exploitation des populations du sud pouvaient durer éternellement. Comme si l’absolutisme de la raison d’État pouvait légitimement prévaloir sur l’expression démocratique des peuples et des citoyens.

Le vote de la loi anti-séparatisme au prétexte de guerre contre le terrorisme, la censure par le Conseil Constitutionnel de l’enseignement par immersion adopté lors du vote la loi Molac au nom du « français langue de la République, sont deux exemples de dérives qui menacent les libertés et la démocratie pour ceux  qui luttent pour la non-discrimination et pour le droit à la différence. 

La COVID accentue le grippage du système et révèle ses faiblesses et ses perversions.

Jamais, un virus ne s’était propagé à si grande allure. Et pour cause, le poids de la mondialisation des échanges n’a jamais été aussi fort. Le monde est devenu un « village planétaire ».

Pendant plusieurs décennies, la mondialisation a permis à une poignée de pays du nord, dont la France, de prospérer en offrant la possibilité à quelques privilégiés d’augmenter leur niveau de vie et à quelques géants de l’économie d’augmenter leurs profits. Ce progrès a un prix : la délocalisation. Dans une logique de compétitivité, on a cherché à casser  les coûts de production. Progressivement, les usines ont fermé pour être déplacées dans les pays en voie de développement, là où la main d’œuvre est bon marché et où les contraintes sociales et environnementales n’existent pas. Les faibles coûts de transport liés à l’abondance du pétrole ou à son subventionnement accompagnent le mouvement.

Terres rares, fer, gaz, pétrole, uranium, etc. la France ne possède quasiment aucune matière première. Et si elle est tributaire de pays producteurs essentiellement extra-européens, pour les matières premières, elle l’est aussi, à l’exception de l’alimentaire, pour l’industrie de transformation. La France et le continent européen ont délaissé l’industrie au profit de pays émergents, en particulier de la Chine, pour se tourner quasi exclusivement vers le tertiaire et l’économie de services. Même l’industrie médicale et pharmaceutique a été délocalisée. La dernière usine européenne de paracétamol, située en Isère, a fermé ses portes en 2008.

Depuis l’apparition de la Covid-19, les effets tragiques de la dépendance provoquée par la mondialisation à outrance se font ressentir. En pleine pandémie, les équipements de protection individuelle, essentiellement produits en Chine ont cruellement fait défaut. Il a fallu compter sur la réactivité des collectivités territoriales et les initiatives citoyennes pour palier dans l’urgence aux multiples pénuries et aux carences de l’État, trop centralisé pour être efficient.

Les effets de la crise sanitaire sur l’économie sont prégnants même après les déconfinements. Mondialisées, les chaînes logistiques sont désorganisées. Beaucoup de salariés refusent les innombrables heures supplémentaires qui leur sont imposées pour relancer la croissance. Jouets, puces électroniques, matériaux, alimentation, etc : la pénurie planétaire est globale. Partout et dans tous les secteurs les prix grimpent.

La mondialisation, poussée par une vision à court-terme, a été un leurre, une fuite en avant. La relocalisation de l’industrie à l’échelle de l’Europe et la territorialisation de l’économie s’imposent désormais comme une nécessité absolue. L’autonomie politique, énergétique et alimentaire des territoires ainsi que la coopération et la solidarité sont l’alternative durable à la mondialisation. Il y a urgence.

La crise de la Covid n’a pas seulement révélé l’impasse économique de la mondialisation. Elle a aussi souligné la fragilité de la démocratie dans un régime présidentiel tel que la Ve République.

Jamais depuis la guerre d’Algérie les libertés individuelles n’ont été aussi réduites (restriction des déplacements, interdiction de réunions, couvre-feux, pass sanitaire, etc.), et le pouvoir aussi centralisé et concentré dans les mains de l’Exécutif (mise à distance du Parlement, instauration d’un Conseil de Sécurité dont la composition est tenue secrète, décision par ordonnance, etc.). Le recours au régime d’exception n’est pas considéré pour autant comme pas un coup d’État. Il est une simple application du droit, reconnu malheureusement par la constitution de la Vème République. L’état d’urgence sanitaire a été décrété en mars 2020 lors de la première vague de Covid. Tout comme l’état d’urgence, il repose sur le mythe de l’Homme providentiel et sur la conviction qu’en période de crise, le dialogue et la concertation sont une perte de temps. L’association du parlement et des élus locaux à la prise de décisions, aurait cependant permis d’éviter la cacophonie notamment sur le bien fondé des masques face au risque de contamination à la Covid ou sur le calendrier électoral 2020 et 2021.  Il ne faudrait pas l’oublier : la décision de suspendre le second tour des élections municipales a été prise par Emmanuel Macron, sans débat préalable au Parlement. C’est en effet devant leur petit écran, comme l’ensemble des citoyens d’ailleurs, que les Députés et les Sénateurs ont appris la nouvelle. Ce n’est qu’après l’annonce à la télévision par le Président Macron du report du second tour qu’un projet de loi a été déposé par le Gouvernement puis débattu au Parlement. Avec l’état d’urgence le Parlement est dépossédé de ses fonctions législatives. Réinsufflons la démocratie. Il y a urgence.

La gestion de la Covid par la France a permis de mettre en exergue l’absurdité mortifère, au sens strict du terme, de la centralisation du pouvoir.

L’état d’urgence sanitaire adopté, l’Élysée s’est bunkerisé décidant tout seul des mesures qu’il convenait de prendre pour endiguer la propagation du coronavirus. Le premier confinement annoncé à la télé lors d’un discours aux allures martiales par Emmanuel Macron s’est imposé à tous les territoires, sans distinction. La présence du virus était pourtant très hétérogène. La capacité des hôpitaux et des services de réanimation à accueillir les malades les plus graves variait également fortement d’un territoire à un autre. A la veille de la pandémie, fin 2019, la France comptait un peu plus 5.000 lits de réanimation. La densité régionale des lits en soins critiques était cependant très inégale : 33 lits en soins critiques pour 100.000 en Île-de-France contre, tout juste, 18 lits en Corse et à peine 11,3 en Guyane et 7,4 à Mayotte. La gestion centralisée de la santé par l’État a généré des inégalités entre les territoires qui se sont avérées préjudiciables pendant la crise de la Covid-19.

Le commandement centralisé a été inefficace et a créé des injustices, en particulier lors de la première vague. Dans les pays fédéraux à l’instar de l’Allemagne ou l’Autriche ou fortement régionalisés comme le Royaume-Uni, les mesures sanitaires ont été décidées et organisées à l’échelle des régions autonomes. La France aurait pu prendre des mesures adaptées à la situation de chaque territoire, de concert avec les élus locaux. Cela aurait évité de paralyser « quoiqu’il en coûte » le pays entier, au printemps 2020. Mais la France est un État jacobin qui se prétend unitaire et qui est en réalité uniformisateur. Elle est incapable de territorialiser ses politiques.

La décentralisation et la différenciation territoriale sont plus que jamais nécessaires pour une meilleure efficacité de l’action publique. Il y a urgence.

Les confinements imposés par le Gouvernement à chaque vague de Covid ont été accompagnés par la fermeture des écoles, des universités, des lieux de culture, des entreprises et des administrations. Ralentie mais pas arrêtée l’activité s’est prolongée à domicile grâce au télétravail et à l’essor de la visioconférence. Si pour certains, le confinement a été l’occasion de faire une parenthèse dans le quotidien « métro-boulot-dodo », pour tous ceux qui habitaient dans les immeubles des grandes villes, télétravailler a rimé avec promiscuité et insalubrité. Pour ceux qui, au contraire, avaient les moyens financiers et matériels de quitter la ville, l’exode urbain a été la solution. L’INSEE chiffre à 1,5 millions le nombre de personnes qui ont fuit la ville lors du premier confinement de mars 2020. Les communes rurales et les villes moyennes sont les destinations privilégiées de ces nouveaux « réfugiés » à fort revenu dont le déménagement a entrainé une hausse de la demande et par voie de conséquence la hausse des prix de l’immobilier. En moyenne, les prix du logement ont augmenté de +6,6% en 2020 (+7,5% pour le marché des maisons). Dans certains territoires la flambée des prix a rendu l’immobilier prohibitif. Sur la côte basque, le prix de l’immobilier a bondi de +17%. A Biarritz, le prix moyen d’un appartement s’élève désormais à 394.000€ (+14% en un an). Quant à celui des maisons, il a explosé (+26%). L’achat de résidences secondaires, le tourisme et le développement de plateformes telles Airbnb poussent à la spéculation et à l’inflation des prix de l’immobilier. Le droit au logement est universel. Vivre et travailler au pays doit être un choix pour tous. La  régulation du marché de l’immobilier est un impératif. Il y a urgence.

La crise sanitaire est enfin un vrai pied-de-nez aux politiques néolibérales et à l’abandon de l’idée de service public. Les clivages sociaux, économiques et territoriaux ont été particulièrement saillants pendant la crise sanitaire. Alors que le Gouvernement s’apprêtait à lancer de profondes réformes antisociales (réforme des retraites et de l’assurance chômage), la Covid est venue rappeler le bénéfice d’une politique interventionniste et sociale. Le chômage partiel et les aides aux entreprises et aux métiers de la restauration et de l’hôtellerie en particulier pendant les confinements ont permis de limiter la récession. Les politiques sociales sont des régulateurs indispensables au bon fonctionnement de la société. Elles doivent être étendues dans un souci de justice sociale. Il y a urgence.

La Covid-19 n’est, hélas, pas vaincue. Le virus circule encore malgré les progrès de la médecine. Il est probable qu’à l’instar de la grippe, il devienne saisonnier. Il faut se préparer à vivre en faisant preuve de résilience. Nous devons changer les pratiques et agir sur l’origine des urgences. Le monde d’après est à bâtir et il se construira, de façon démocratique, à partir des territoires.

Pour répondre aux défis de la territorialisation, les Régionalistes rassemblés au sein de Régions et Peuples Solidaires sont les mieux placés. Ancrés dans les régions, les Régionalistes sont mobilisés pour faire avancer au quotidien la société dans un souci de durabilité, de justice et d’ouverture sur le monde. Politiquement, leur poids électoral est grandissant et leur influence est réelle. Sans aucun doute, l’EPCI Pays-Basque, la Collectivité Européenne d’Alsace, l’Office Public de la Langue Occitane pour ne citer que ces trois exemples sont le fruit de la revendication et de l’engagement des Régionalistes en politique et sur le terrain. En Corse, les membres de Régions et Peuples Solidaires, à la Collectivité de Corse sous la présidence de Gilles Simeoni, et dans les principales villes de l’île, le Partitu di a Nazione Corsa et Femu a Corsica sont aux responsabilités pour accompagner le peuple corse sur le chemin de l’émancipation. En Bretagne, l’Union Démocratique Bretonne siège à la région dans une opposition constructive pour défendre la réunification, l’agriculture paysanne, la langue et la culture bretonnes.

Au Parlement Européen, R&PS dispose d’un eurodéputé en la personne de François Alfonsi qui n’est autre que l’auteur du « Rapport sur les langues menacées de disparition et la diversité linguistique » adopté très largement à Strasbourg en 2013 contre l’avis, il faut le rappeler, de l’extrême-droite et de la droite souverainiste françaises.

Présents depuis 2012 au palais Bourbon et l’élection historique du député breton Paul Molac, les Régionalistes ont renforcé leur poids en 2017. Avec l’arrivée de trois députés corses puis la formation du groupe parlementaire Libertés et Territoires, les représentants de R&PS à l’Assemblée nationale ont pu faire entendre leur voix. 

Depuis les dernières élections sénatoriales, les Régionalistes possèdent un représentant avec Paulu-Santu Parigi. La présence de parlementaires R&PS a permis de faciliter la maitrise de l’agenda législatif et débouché sur l’inscription à l’ordre du jour de sujets comme le statut de résident (Proposition de Loi Acquaviva), la défense des langues dites régionales (Proposition de Loi Molac) ou le gel des matchs de football le 5 mai en mémoire du drame de Furiani (Proposition de Loi Castellani).

L’année 2022 sera décisive sur le plan électoral. Engageons-nous avec confiance et détermination dans cette séquence. La société peut changer. L’avenir sera ce que nous en ferons.

Un renouvellement démocratique : une exigence

Démocratie représentative

R&PS est attaché à la démocratie représentative qui demeure, encore aujourd’hui, le meilleur système politique connu à ce jour, au sens où il garantit des droits individuels et collectifs, même s’il est perfectible. Néanmoins, le système représentatif souffre de nombreux maux : le système électoral, le cumul des mandats dans le temps et dans l’espace, l’irresponsabilité des élus pendant leur mandat... C’est pourquoi R&PS défend une refonte totale du modèle de notre démocratie représentative.

D’une part R&PS souhaite généraliser le mode de scrutin proportionnel plurinominal où une partie des sièges est pourvue via le scrutin uninominal majoritaire à un tour avec un seuil à 5% et sans prime (modèle allemand). Ainsi, le Parlement élu représente pleinement la population tout en ayant des élus enracinés dans les territoires. D’autre part, R&PS souhaite que l’exécutif soit systématiquement séparé du législatif afin de séparer les pouvoirs. Enfin, afin d’assurer une stabilité Gouvernementale, une motion de censure ne peut être valide qu’à condition qu’une alternative soit votée simultanément (modèle espagnol). A cela doit être ajouté que le pouvoir politique doit être détenu par des élus et non des hauts fonctionnaires nommés par un ministre.

La hausse continue de l’abstention est aussi un élément inquiétant. Le fédéralisme différencié, la proportionnelle, le non-cumul des mandats devraient permettre de revivifier la démocratie représentative. Mais R&PS souhaite aller plus loin en reconnaissant le vote blanc. Ainsi si le vote blanc est majoritaire (en tête au 1er ou 2nd tour) le scrutin est annulé et doit être repris dans les 3 mois. L’annulation du scrutin ne peut avoir lieu 2 fois de suite, mais la démonétisation des candidats battus par le vote blanc relancera nécessairement d’autres candidatures et permettra de refaire une élection avec d’autres choix. De plus, le vote obligatoire, sur le modèle luxembourgeois et belge, peut garantir que les élus soient vraiment légitimes et surtout que les candidats parlent à toutes les catégories sociales et non seulement à celles qui votent, voire à leur seul électorat : il doit donc être exploré si les réformes proposées ne suffisaient pas à faire remonter à un niveau correct la participation.

R&PS demande la suppression de tous les postes de préfets et le rattachement de tous les fonctionnaires ainsi que de l’administration déconcentrée aux collectivités de même niveau territorial.

De plus, une réforme des pratiques démocratiques est plus que nécessaire. Ainsi, il ne devrait pas être permis d’avoir plus d’un mandat électif simultanément comme il ne devrait pas être possible d’être élu plus de trois mandats au même niveau de responsabilité et pas plus de quatre mandats en tout et pour tout.

  • Réforme électorale : proportionnelle correctrice à l’allemande généralisée à tous les scrutins et séparation systématique de l’exécutif et du législatif
  • Reconnaissance du vote blanc et réflexion sur le vote obligatoire
  • Suppression des préfets
  • Non cumul des mandats dans l’espace et dans le temps.

Démocratie directe

Si R&PS est attaché à la démocratie représentative, il est tout autant à la démocratie directe. R&PS pense qu’un référendum d’initiative populaire doit pouvoir avoir lieu dès que 5% du corps électoral est signataire d’une pétition, et ce quel que soit le niveau de pouvoir. Dans un tel cas, le parlement du territoire doit se saisir de la question et soit légiférer dans le sens de la pétition soit organiser un referendum dans les 6 mois.

De même, afin de sortir d’une démocratie dans laquelle les élus ne rendent jamais de compte en dehors des élections, si 50%+1 des inscrits le demandent par pétition, un vote révocatoire doit avoir lieu dans le parlement. S’il est négatif, il doit être argumenté par le parlement et dans ce cas un référendum révocatoire doit avoir lieu dans les 6 mois. 

  • Obligation d’organiser un référendum d’initiative populaire dès que 5% du corps électoral signe une pétition
  • Possibilité d'organiser d'un référendum révocatoire si plus de 50%+1 des inscrits le demande.

Une économie durable : un impératif

La crise écologique

R&PS considère que la crise écologique est à moyen et long terme la plus grave crise que l’Humanité ait à affronter. Elle nécessite, à très court-terme, des mesures d’un niveau jamais entrepris par l’Homme dans un délai réduit au minimum du fait de 30 ans d’inaction publique. Un changement de paradigme est tout aussi nécessaire qu’urgent. R&PS se place résolument du côté de l’urgence écologique et souscrit pleinement, et sans réserve, aux objectifs de l’accord de Paris et de Glasgow (maintenir le réchauffement climatique à 2°c et si possible à 1,5°c) ainsi qu’aux objectifs du développement durable de l’ONU. Pour cela, un grand plan d’investissement de 500 milliards d’euros par an pendant 5 ans doit être lancé en coopération entre les territoires, le fédéral et l’Union européenne afin de transformer notre économie, notre société, nos moyens de productions et de consommation mais aussi nos moyens de communication, de transports et de production d’énergie.

La politique agricole doit être pensée à partir des réalités des territoires ; ceux-ci, dotés de la compétence première en ce domaine, doivent pouvoir l’exercer jusqu’au niveau européen avec pour objectifs des exploitations à taille humaine et donc, pour les soutenir, doit être réalisé le découplage des aides européennes et/ou nationales d’avec la superficie et la taille des structures. Ce sont de tout autres économies territoriales qui peuvent être bâties, dans le respect des impératifs environnementaux, avec des territoires aptes à faire entendre leur voix pour défendre leurs modes de production, tout spécialement dans le domaine agricole, à l’encontre des solutions préconisées par les affidés des grands intérêts financiers.

  • Adoption au niveau européen d’un plan d’investissement public 100% vert (permettant de respecter l’accord de Paris) de 5000 milliards d’euros sur dix ans associant les territoires, les États membres et l’Union Européenne
  • Révision du cadre législatif européen et français pour que le droit soit en adéquation avec les objectifs de l’accord de Paris et la neutralité carbone du continent en 2050
  • Investissement massif dans les énergies renouvelables et développement des filières industrielles et technologiques territoriales
  • Sortie du nucléaire civil et militaire
  • Réinvestissement dans les transports doux, et notamment les petites lignes de trains à rénover ou abandonnées
  • Investissement dans l’intermodalité pour réduire la dépendance à la voiture
  • Désenclavement des territoires en assurant une continuité territoriale européenne pour les transports, l’approvisionnement de matière première et l’énergie
  • Soutien à un modèle agricole respectant les territoires leurs structures et leurs modes de productions, conforme aux objectifs des accords de Paris, sortie des pesticides et soutien aux circuits-courts y compris transfrontaliers
  • Fin des accords de commerce de libre-échange non respectueux des accords de Paris

Production, consommation et recyclage

Chaque territoire doit être, à terme, à même de produire l’essentiel des biens et services nécessaires à sa population. Il doit également être capable d’en recycler, sur place, une grande partie de ses déchets.

Mise en œuvre de circuits courts, d’achats de proximité ; économie circulaire ; volonté de recyclage, de retraitement, de réutilisation au cœur des processus tant de production que de consommation.

Les monnaies locales mais aussi les labels ou les plates-formes d’échanges peuvent constituer des outils pertinents favorisant une approche territorialisée de l’économie.

  • Soutien à l’économie circulaire et aux circuits courts
  • Développement des monnaies locales ainsi que des indicateurs territoriaux et de qualité

Transports et mobilité

Doter nos territoires pour leur permettre d’affronter les immenses défis de ce siècle c’est aussi leur offrir des solutions adaptées, durables et variées en matière de mobilité.

La multi-modalité doit être le maître mot en matière de solutions locales. Elle doit être bâtie autour de modes doux, le ferroviaire en premier lieu. Chaque territoire doit disposer d’une solution ferroviaire. Non seulement les projets de fermetures des lignes radiales, dites d’aménagement du territoire, doivent être abandonnés mais c’est à un immense plan d’études des modalités de réouverture des lignes capillaires qu’il faut songer. Sur chaque grand axe ferroviaire une réflexion doit être menée afin de définir les solutions optimales car c’est à partir d’une rénovation des offres de dessertes sur ces axes majeurs que devra être reconstruit un réseau capillaire de lignes irrigants l’ensemble des territoires. Les cartes ferroviaires des années 1960 sont une excellente référence pour initier une réflexion.

Le ferroviaire ne sera pas la seule réponse car les solutions sont multiples (voie d’eau, cabotage maritime, covoiturage, pôles multimodaux, vélos musculaires ou à assistance électrique, …).

  • Construction et développement de transports du quotidien dans les territoires pour un développement endogène
  • Sortie de la centralisation de l’aménagement des transports tourné vers Paris et développement de connexions interrégionales directes

Infrastructures et réseaux

Des territoires dynamiques et interconnectés doivent avant tout pouvoir s’appuyer sur des réseaux performants.

La qualité et le dimensionnement des infrastructures liées au transport sont essentiels. Il en va de même pour les réseaux de communication, d’électricité, de gaz, de distribution et du retraitement de l’eau, etc.

Un territoire doit être suffisamment équipé à la fois pour fonctionner correctement, offrir à sa population la possibilité d’y rester vivre, attirer de nouveaux arrivants et communiquer et échanger avec l’extérieur tant efficacement qu’en ayant un impact environnemental le plus faible possible.

A titre d’exemple des réseaux de téléphonie fixe et mobile de qualité sont un prérequis indispensable à un développement durable.

Tourisme

La politique touristique doit être de la compétence première de la région et des territoires la composant.

Les impacts du tourisme sur les populations, l’environnement mais aussi les autres secteurs de l’économie locale, sont trop importants pour que son pilotage ne relève pas des autorités locales.

Autant le tourisme « exogène » peut s’avérer destructeur, autant une gestion responsable et raisonnée peut en effet favoriser l’émergence d’une économie touristique durable, responsable, équilibrée et en harmonie avec les besoins des populations, leur cadre de vie, leur culture et leur langue.

  • Promotion d’un tourisme vert et durable. Refus de la politique du « tout tourisme ».
  • Transfert de la compétence tourisme aux régions et aux territoires

Un meilleur partage du temps de travail

R&PS considère que dans un monde fini, la production (et donc la consommation) doit être limitée mais que cela ne peut se faire de façon arbitraire (la loi du plus fort).  Et même si la technologie, et le progrès qui peut l’accompagner, permet d’imaginer un futur moins consommateur de ressources naturelles, les limites biophysiques de la planète ne permettent pas de continuer à produire, consommer, transporter et détruire au rythme auquel nous sommes. R&PS rappelle que l’humanité dans son entièreté, même si cela cache de nombreuses disparités et des responsabilités différenciées, consomme et rejette tous les ans bien plus que ce que la Planète est capable de produire ou d’absorber. Dès lors, nous ne pouvons pas continuer à produire et consommer autant qu’aujourd’hui. Néanmoins, nous ne pouvons laisser mourir de faim une partie de la planète quand l’autre vit dans l’excès. De même nous ne pouvons accepter que le travail, et donc les revenus y afférant, soient restreints à une toute petite partie de la population mondiale. C’est pour cela que R&PS préconise une répartition des richesses, et donc du travail, entre toutes et tous. Les emplois créés, accompagnés d’une baisse des cotisations sociales et patronales conditionnées, permettra de sortir des millions de personnes de la pauvreté, d’augmenter les recettes fiscales nécessaires à de telles mesures sociales et environnementales, à libérer du temps pour les travailleurs.

  • Meilleur partage du temps de travail
  • Conditionnement des baisses de cotisations sociales et patronales aux entreprises (hors TPE) à la création d’emplois et/ou à des mesures salariales

La diversité culturelle et linguistique : un impératif

Modification de l’article 2 de la constitution française

La censure par le Conseil constitutionnel de la loi Molac a été tout autant un scandale politique qu’une tentative de mise à mort de nos langues dans nos territoires. L’article 2, initialement modifié afin de combattre la progression de l’anglais, est aujourd’hui une arme de destruction linguistique massive. Son interprétation jacobine est abusive. Elle nie, par ailleurs l’article 75-1, qui, lui, reconnait les langues régionales, et nie aussi des réalités sociales et territoriales. Dès lors il doit être modifié immédiatement.

  • Modification de l’article 2 afin de reconnaitre toutes les langues « territoriales et historiques de la République »

Ratification de la Charte Européenne des Langues Régionales et Minoritaires

La modification constitutionnelle nécessaire à la modification de l’article 2 de la constitution française doit impérativement s’accompagner de la ratification de la Charte Européenne des Langues Régionales et Minoritaires de façon pleine et entière afin que les langues puissent vivre dans leur territoire respectif.

  • Ratification de la Charte Européenne des Langues Régionales et Minoritaires

Co-officialité des langues sur les territoires

Pour aller plus loin dans la reconnaissance des langues et faire vivre la diversité linguistique qui est une richesse, R&PS propose que dans les territoires, la langue « régionale » soit automatiquement co-officielle avec le français et que cette langue, aux côtés du français, puisse être utilisée dans tous les actes de la vie publique.

  • Co-officialisation des langues sur leur territoire, aux côtés du français

Défense de la diversité culturelle territoriale

R&PS considère que la diversité culturelle au sein de la République doit être renforcée et soutenue, y compris financièrement. De plus, R&PS considère qu’il est inacceptable que 70% du budget du ministère de la culture aille uniquement à une région métropolitaine, fût-elle la plus peuplée. R&PS considère enfin qu’aucune culture ne mérite d’être ostracisée ou désavantagée. Dès lors le ministère de la culture doit être renommé Ministère de la diversité culturelle et il doit soutenir toutes les cultures de la République, ses moyens doivent être équitablement répartis entre les territoires.

  • Nouvelle appellation du Ministère de la Culture: Ministère de la Culture et des langues de la République
  • Répartition équitable des moyens et des investissements du Ministère

Une vision européenne et internationale : un devoir

Solidarité internationale

R&PS se considère comme une fédération internationaliste au sens où son combat (celui de faire reconnaitre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, celui de faire vivre sa langue et sa culture, et celui de vivre, travailler et décider au pays) a une vocation internationale de solidarité envers tous les peuples et tous les territoires se retrouvant dans ces combats.

Ainsi, R&PS défend l’idée que ces droits soient défendus et reconnus en France, en Europe et dans le monde et demande qu’un ministère propre soit dédié aux droits de l’Homme et aux droits des peuples à disposer d’eux-mêmes rattaché au Ministère des affaires étrangères.

De plus, le devoir des pays les plus développés est aussi de venir en aide aux pays en développement, non pas dans une approche postcoloniale, mais dans une optique de véritable solidarité internationale. Pour cela, l’aide au développement doit être doublée mais l’utilisation des fonds doit être décidé, dans ces pays, par les territoires eux-mêmes quand ceux-ci sont démocratiquement organisés ou, par défaut, sous le contrôle des organes internationaux spécialisés dans l’aide au développement. 

  • Création d’un ministère des droits de l’Homme et des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes
  • Doublement du soutien à l’aide au développement, notamment envers les peuples, les femmes et les enfants les plus démunis.
  • Arrêt de vente d'armes aux régimes dictatoriaux et/ou violant les droits de l'Homme, y compris les droits de femmes, les droits des enfants et les droits de peuples

Fédéralisme européen

Si R&PS défend une République fédérale à base territoriale. R&PS soutient aussi le même système politique au niveau européen, le seul qui permette le respect de la diversité tout en assurant la nécessaire unité : ceci implique de dépasser l’Europe des Etats et donc le droit pour les autorités territoriales de participer à la décision européenne dans leurs domaines de compétences. Le vote à la majorité qualifiée doit devenir la norme.

  • Dépassement de l’Europe des États et soutien à la création d’une Europe de type fédéral qui soit une véritable Europe des peuples et des régions et suppression du droit de véto

Défendre le multilatéralisme à l’échelle planétaire

De même, si R&PS défend une République fédérale et une Union Européenne fédérale, il soutient, à terme, un système politique international basé sur le multilatéralisme qui respecte chaque peuple et pays. L’ONU doit être réformé afin que les 5 grands issus de 1945 n’aient plus de droit de véto qui n’est qu’une autre façon de dire qu’ils ont le droit de défendre leur intérêts internationaux contre ceux de l’Humanité. Les décisions doivent être prises à la majorité de l’Assemblée Générale. De même, l’OTAN doit être réformée car, dans sa forme actuelle, elle n’a plus lieu d’être. Si un corps militaire international doit être créé, il doit l’être sous l’égide de l’ONU, ainsi reformée.

  • Intégration, à terme, de l’Union Européenne au Conseil de Sécurité des Nations Unies en lieu et place des États de l’UE qui le composent actuellement parmi les membres permanents et non-permanents.

 

Une société juste : un préalable

Une fiscalité juste

Pour R&PS, il ne peut y avoir une société juste sans fiscalité juste.

Or aujourd'hui, les plus riches et les plus puissants échappent à l’impôt par des artifices légaux (optimisation fiscale) ou illégaux (fraude fiscale) et/ou bénéficient de réduction ou suppression d’impôts (fin de l’ISF). Et pendant ce temps la pression fiscale s’alourdit sur les classes moyennes mais aussi les plus précaires et les plus fragiles. De même, les PME et TPE sont soumises à des taux réels bien supérieurs aux multinationales qui continuent d’échapper à l’impôt sur les bénéfices ou bénéficient de réduction massive de cotisations sociales ou patronales sans aucun lien avec l’activité, la création d‘emplois ou les conditions salariales. R&PS défend une refonte de la fiscalité afin qu’elle devienne véritablement progressive, dans sa globalité.

Une réforme de la fiscalité est indispensable. Elle devra reposer sur 3 principes :

-         L’autonomie fiscale des territoires et donc le droit de lever l’impôt

-         La progressivité

-         La simplification

Le système fiscal français est centralisé, trop complexe et pas suffisamment progressif : un taux universel appliqué à des niveaux de richesses inégaux tel que pour la TVA génère des injustices.

Il est temps de réfléchir à quelques grandes réformes :

  • Restauration de l’ISF pour les fortunes au-delà d’1 million d’euros
  • Fusion de la CSG et de l’IRPP pour un grand impôt progressif à 10 tranches (avec une première tranche à 0% et une dernière tranche à 75%)
  • Imposition minimale sur les bénéfices des entreprises à 25%
  • Attribution de l’autonomie fiscale aux territoires à travers à la fois le droit à décider d’une partie de la fiscalité et lever l’impôt pour n’en transférer qu’une partie préalablement négociée et clairement définie, dans un second temps, à l’État central

Une solidarité renforcée

Pour R&PS, il ne peut y avoir de société digne tant que des femmes, des enfants et des hommes seront laissés sur le bord du chemin. Aujourd’hui pourtant, trop nombreuses sont les familles qui n’arrivent pas à vivre du fruit du travail. Trop nombreuses encore sont les personnes actives qui ne parviennent pas à trouver un travail et/ou vivent de la solidarité de façon plus ou moins durable dans le temps. Trop nombreux enfin, sont les retraités, notamment des femmes, qui ne peuvent vivre dignement de leur pension. R&PS défend une solidarité renforcée. Au-delà de la réforme fiscale qui doit être bénéfique pour les 50% les plus pauvres, R&PS souhaite instaurer un revenu universel et augmenter les plus bas revenus et les faibles pensions pour que plus personne, en France, ne vive sous le seuil de pauvreté.

  • Création d’un revenu universel
  • Augmentation du SMIC et des bas salaires de façon significative
  • Augmentation des minimums retraites au rythme du SMIC
  • Dégel du point des fonctionnaires et indexation sur l’inflation
  • Indexation des retraites sur l’inflation

Un droit au logement

Le droit au logement est un droit fondamental mais qui est en France assez peu respecté. Pour R&PS cela suppose que chacun puisse accéder dans sa région à un logement digne. Pour y parvenir, R&PS soutient les mesures administratives, règlementaires et fiscales qui limiteront la spéculation foncière et immobilière et la prolifération des « lits froids ».

  • Possibilité de créer un statut de résident dans les régions à forte tension immobilière et foncière

La santé

Vivre sur un territoire passe par la possibilité d’y vivre en bonne santé et d’accéder tant aux actions de prévention qu’aux soins.

L’accès à la santé pour tous ne doit plus être perçu comme une dépense de trop mais comme un investissement d’avenir. Car une population en bonne santé est un atout.  Le système actuel basé sur le principe du « tout curatif » doit être inversé. Le principe de la PREVENTION doit être au cœur des politiques de Santé Publique.

Le dernier rapport de la Cour des Comptes en date du 01/12/2021 met en évidence, triste répétition, l’échec des politiques de prévention en France. Cet échec renouvelé est une nouvelle leçon dont nous devons tenir compte pour agir.

L’État essaie de réduire la facture « santé » à partir d’une vision purement comptable : suppression des lits dans l’Hôpital public ; limitation de l’accès aux soins par la limitation de l’offre et par l’absence de lutte contre les déserts médicaux. L’abandon du numérus clausus ne peut être une réponse suffisante. R&PS est convaincu que l’amélioration de la santé passe par une bonne information et la liberté individuelle. Une remise à plat complète du système doit être engagée avec le concours des forces vives des territoires. La vision centralisée et infantilisante de la santé n’a plus sa place dans un pays moderne.

  • Responsabilité des élus des territoires dans la mise en œuvre et l’évaluation des politiques de santé y compris pour le budget. 
  • Publication de l’évaluation du pilotage de la santé dans les territoires
  • Partage entre chaque institution de la mise en œuvre du principe de prévention. Par exemple : qualité de la restauration et apprentissage à mettre en lien avec une agriculture de proximité de qualité
  • Accès sur tous les territoires aux pôles de santé pluridisciplinaires
  • Le numérique doit être mis au service de l’efficacité du système de santé
  • Déploiement de larges moyens humains pour une politique de prévention efficace et partagée
  • La libre installation des médecins, généralistes comme des spécialistes, doit être interrogée : suppression de la notion de “secteur 1 et 2” 
  • L’action des professions intermédiaires de santé doit participer de l’efficacité du système de santé
  • La dévitalisation des territoires due à l’éloignement des plateaux techniques des grands pôles hospitaliers doit cesser. Le gigantisme n’est pas un signe de rationalité mais plutôt l’assurance de pertes qui pèsent sur les finances des territoires alors qu’il faut les soutenir

Les Services Sociaux

L’aide à la personne, l’accompagnement des publics les plus fragiles ainsi que l’évaluation des politiques sociales doivent être placés au cœur des décisions prises dans les territoires. Ici aussi il ne doit plus être question de coûts mais d’investissements car l’aide aux plus fragiles est l’une des conditions de la réussite d’une population, de son bien-être partagé, de son épanouissement et de son sentiment de sécurité.

  • Elaboration, mise en œuvre ainsi qu’évaluation des politiques sociales qui doivent être assurées par les territoires, sous la responsabilité des élus et sous le contrôle des populations efficacement informées.
  • Dotation de moyens humains suffisants à l’action sociale.
  • Le transfert de l’action sociale à des associations sous-dotées ne peut pas être assimilé à une mise en œuvre efficace. Ce mode de fonctionnement sera révisé et réduit au strict nécessaire : compétences rares n’existant qu’au sein d’un collectif ou d’une association, par exemple

Enseignement

Chaque territoire doit pouvoir être à même d’offrir des parcours de formation les plus complets possibles.

Il n’est plus acceptable que des centaines de milliers d’élèves, d’étudiantes et étudiants, de salarié(e)s soient contraints soit à des migrations quotidiennes ou hebdomadaires soit à un départ de leur village, de leur ville ou de leur région pour suivre un enseignement de plus en plus concentré dans les grandes métropoles.

  • Conception d’un enseignement de proximité et interconnecté avec des pôles éloignés pour un accès à distance par le développement de nouvelles technologies de l’information, des réseaux, des infrastructures de communication, des outils de mobilité et des transports

Sport et loisirs

Un territoire attractif et agréable est aussi un lieu offrant de réelles possibilités de distractions de loisirs, de sports, d’enrichissements culturels, d’échanges et de vie associative.

Cela passe par l’existence d’infrastructures modernes et adaptées.

La politique culturelle mais aussi la politique sportive doivent redevenir de la compétence des territoires / des régions.

Ces biens et services collectifs doivent être accessibles à toutes et tous.

Les pouvoirs locaux ont également un rôle d’accompagnement, de coordonnateur, catalyseur et de formateur des personnels.

  • Transfert de la culture et des politiques sportives aux territoires et aux régions

La sécurité

Elle est une des composantes du bien vivre ensemble.

Rappelons, en tout premier lieu, que les principales insécurités sont économiques et sociales et qu’il convient de se focaliser sur cette dimension avant de concevoir toute analyse et toute politique dites sécuritaires.

L’humain doit être au centre de toute action de lutte contre l’insécurité. C’est la présence et la proximité de policiers, de magistrats mais aussi de salariés des entreprises et administrations gestionnaires de services publics ainsi que des travailleurs sociaux, qui constituent la base de l’action contre l’insécurité.

La manipulation de l’information relative à ce domaine tant par les médias que par certains politiques doit être combattue.

Enfin, des polices tant locales que régionales doivent être soit restructurées soit créées. L’effort principal portera à la fois sur la qualité du recrutement (car la police doit être représentative des populations dont elle assure la protection), la formation, l’équipement et la définition des missions et de leurs limites. La représentativité et la qualité de la relation avec les citoyennes et les citoyens doivent être les piliers de la police dans nos territoires.

  • Développement d’un service public de proximité pour garantir la sécurité économique et sociale ainsi que la tranquillité
  • Création d’une police régionale et restructuration de la police locale pour une meilleure représentativité de la population

 

Partir des territoires pour construire une République démocratique, sociale et écologique.

Dans la tradition française, depuis la monarchie absolue, la diversité qu’elle soit culturelle, linguistique ou territoriale a été combattue par l’État central au profit d’un universalisme français qui souhaite gommer voire nier les différences. Que ce soit à l’époque révolutionnaire, avec le remplacement des provinces historiques par une nouvelle division administrative ; que ce soit sous la IIIe République avec l’effacement progressif mais violent des cultures et des langues qui n’étaient pas le français ; ou que ce soit sous la Ve République, avec le refus d’évoluer vers un régime véritablement décentralisé comme toutes les démocraties modernes, l’État central, et son administration, a toujours voulu centraliser et uniformiser le pouvoir voyant, à tort, la diversité comme un danger.

Et pourtant rien n’est plus faux. La diversité, spécialement territoriale, c’est d’abord une richesse avec le multilinguisme et le multilatéralisme dans un monde qui tend à s’uniformiser. La diversité c’est aussi une reconnaissance mutuelle de ce qui nous différencie autant que ce qui nous relie dans un monde où on tend à appartenir de plus en plus à plusieurs communautés. Enfin, la diversité c’est une force qui forge le respect entre ceux qui veulent vivre ensemble. ‘‘Unis dans la diversité’’, la devise de l’Union Européenne, que nous faisons notre, en est la plus belle preuve.

Mais à y regarder de plus près, la diversité et le droit à la différenciation existent déjà en France. L’Alsace-Moselle dispose d’un droit local et vit toujours avec le concordat, la Corse jouit d’un statut particulier, la ville de Paris est une collectivité spécifique à statut unique fruit de la fusion de la commune et du département, les territoires ultramarins ont chacun un statut particulier. Quant à la Kanaky-Nouvelle Calédonie, elle possède un droit à l’autodétermination. Dès lors la question n’est plus d’être pour ou contre la diversité mais comment l’organiser en partant des demandes des territoires au lieu de la penser et de l’imposer d’en haut depuis Paris. 

Toutes les crises que nous traversons (économique, financière, sociale, écologique, démocratique, sanitaire...) démontrent que la centralisation à la française est un échec et que le besoin de faire vivre les territoires, dans leurs spécificités, est une condition du renouveau démocratique.

Frédéric Mistral, poète provençal et prix Nobel de littérature, disait ‘‘les arbres aux racines profondes sont ceux qui montent haut’’. Nous sommes convaincus en effet qu’il est tout à fait possible de traiter du monde entier à partir de nos territoires et que cela n’empêche en aucune manière toutes les ouvertures aux autres.

C’est pourquoi, Régions et Peuples Solidaires (R&PS) propose la constitution d’une République Fédérale qui parte des territoires, suivant le principe d’autodétermination (droit de décider sur son territoire), de leurs besoins, de leurs spécificités, de leurs réalités pour partager un destin commun. Mais si la question territoriale est fondamentale pour R&PS, le projet économique, social, environnemental, démocratique et culturel l’est tout autant.

La République fédérale, qui est par essence un projet de renouveau démocratique à multiples niveaux, doit s’accompagner d’une coopération forte, honnête et équilibrée entre les collectivités régionales et territoriales et l’État central autour d’un projet de justice sociale et territoriale afin de lutter contre l’accroissement des inégalités et pour ne laisser personne ni aucun territoire au bord du chemin, particulièrement en ces temps de crise sans précédent, mais aussi d’un projet de transformation écologique de nos sociétés à l’heure, toujours plus pressante du dérèglement climatique.

Régions et Peuples Solidaires (R&PS) défend donc une République fédérale comme la solution démocratique, économique, sociale, écologique et culturelle aux multiples crises que traverse le pays. C’est par le dialogue, le respect d’autrui et la lutte contre toutes les formes de racisme et de discrimination que nous sortirons par le haut de toutes ces crises mais c’est aussi dans la justice sociale que nous retisserons les liens entre les peuples et les territoires. C’est par la transformation écologique et le renforcement démocratique de nos sociétés, y compris au plan territorial, que nous parviendrons, enfin, à trouver un sens commun à notre émancipation tant individuelle que collective.

 

Nos parlementaires

Régions et Peuples Solidaires compte cinq parlementaires: quatre députés et un sénateur

Michel  CASTELLANI

Député de la Haute-Corse (1re circonscription)

  • Membre de Femu a Corsica
  • Groupe LIOT à l'Assemblée nationale

Paul-André COLOMBANI

Député de la Corse-du-sud (2e circonscription)

  • Membre du Partitu di a Nazione Corsa
  • Groupe LIOT à l'Assemblée nationale

     Peio      DUFAU

Député des Pyrénées-Atlantiques (6e circonscription)

  • Membre d'Euskal Herria Bai
  • Apparenté au groupe Socialistes et Apparentés à l'Assemblée nationale

    Paul      MOLAC

Député du Morbihan (4e circonscription)

  • Groupe LIOT à l'Assemblée nationale

Paulu-Santu PARIGI

Sénateur de la Haute-Corse

  • Membre de Femu a Corsica
  • Groupe Union Centriste