Sébastien Lecornu veut faire son acte de décentralisation. Dont acte. Il ne parle pas de transférer des compétences mais de transférer des responsabilités. Pas clair. Dans son discours de politique générale, il explique aux sénateurs qu’il faut « transférer des libertés, aussi normatives, le tout avec des moyens »… Lesquelles ? Toutes ces questions méritent des réponses et surtout des mesures claires avec un périmètre bien défini.
Le 6 novembre, à la conclusion du congrès des Régions de France à Versailles, on a plus parlé de budget que de compétences. Et surtout, tous les orateurs se sont employés à éviter de prononcer le mot de fédéralisme ! La crise politique actuelle aurait dû aider tout ce beau monde à comprendre que le centralisme est le problème et que le fédéralisme est une voie indispensable. Que ce soit Carole Delga (présidente de la Région Occitanie et présidente de Régions de France, ex-ARF) ou encore la ministre Françoise Gatel (aménagement du territoire et décentralisation) toutes deux se sont employées à rappeler la France « une et indivisible » et puis ont parlé de « décentralisation », d’ « autonomie » ou encore… de « différenciation » ! Il n’y a eu que le président de la Région Bretagne pour parler de « fédéralisme à la française » en s’appuyant sur l’exemple corse.
Ces discours de clôture auraient justement été une grande opportunité pour clarifier les positions et responsabilités de chacun. Président.e.s de Région et Premier ministre s’étaient réunis le matin même de cette journée finale. La représentante du gouvernement aurait pu parler d’une trajectoire menant à un fédéralisme différencié et, pour le coup, serait entrée dans l’Histoire ! Au lieu de cela, on nous a servi, d’un côté comme de l’autre, des platitudes assorties de quelques remarques (parfois justifiées) sur la façon de gérer un budget.
Pour le Partit Occitan, le temps est venu pour que l’exécutif et le législatif comprennent que certaines réalités ne peuvent pas se régler depuis un hôtel particulier parisien. Il est également temps que les président.e.s d’exécutifs régionaux comprennent que ce n’est pas avec ce que leur laisse l’État central (notamment des dotations en diminution constante) qu’elles pourront se transformer en Länder allemands du jour au lendemain. Un peu d’audace !
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