
L’été 2025 en est un révélateur: les effets dévastateurs du changement climatiques s’installent durablement et de manière irréversible sur tout le pourtour Méditerranéeen. Depuis quelques années, l’accélération des phénomènes climatiques extrêmes - notamment la sécheresse, les inondations et la fonte des glaciers - dévaste des zones entières du continent européen relativement épargné jusqu’alors. Ce qui relevait hier de l’exception est devenu normalité.
Cette situation impacte bien évidement notre propre territoire, durant la saison estivale et parfois l’hiver, d’autant que les méga-feux ne suivent plus le rythme de la saisonnalité. Ce qui arrive ces derniers jours au département de l’Aude, où plus de 16000 hectares ont brûlé, arrivera demain à la Corse.
Face à ce long et terrible cortège de drames humains, économiques et environnementaux qui frappe le sud de la France, u Partitu Di a Nazione Corsa tient à apporter tout son soutien aux victimes et aux communes touchées, comme il l’avait auparavant apporté aux populations d’Espagne, du Portugal ou de Sardaigne également meurtries par les incendies.
Mais au-delà de ce soutien aux régions limitrophes, qu’en est-il de la Corse où semblable scénario catastrophe n’est plus à écarter?
En effet, le recul historique, spatial et humain des activités agro-pastorales traditionnelles et la répétition systématique de périodes de sécheresse de plus en plus longues sont des données incontestées qui inquiètent légitimement tous les corses.
Si dernièrement l’Assemblée de Corse a voté la création d’un établissement public d'incendie et de secours de Corse (Episc) préparant ainsi la fusion de deux SIS à l’horizon 2028, si le détachement de deux Canadair et d’un hélicoptère bombardier d’eau (HBE) est confirmé, un récent rapport parlementaire - en date du 2 juillet dernier - vient pointer l’obsolescence et la vétusté de la flotte. Alors que les Canadair CL 415 ont plus de 30 ans d’âge, on apprend que pour en remplacer un, il faudra compter plusieurs années et plus de 25 millions d’euros.
Ce décalage édifiant entre objectif et gestion actuelle est proprement scandaleux !
Face à un nouveau climat méditerranéen de plus en plus chaud, la Corse reste très exposée à des méga feux identiques à ceux qui parcourent actuellement l’Aude, et très régulièrement, les pays voisins.
Politique de prévention et d’aménagement du territoire, agricole et hydraulique, mise en place de moyens humains et matériels coordonnés et en rapport avec les risques prévisibles et grandissants: quelle vision et quelles propositions, sur le court et moyen termes, de la part de l’Etat et de la Collectivité de Corse ? Comment appréhendent ils au-delà d’habituelles et louables déclarations d’intention, une réponse à la hauteur des enjeux, c’est-à-dire la structuration d’une véritable force d’intervention à l’échelle euro-méditerranéenne?
Pour le PNC, il est plus que temps que l’adaptation au changement climatique, notamment dans ce domaine crucial de la prévention incendie, s’inscrive comme une priorité absolue dans l’agenda politique de ce pays.

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