Il s’agit de notre première prise de parole publique depuis la dissolution de l’Assemblée nationale de juin dernier, afin d’évoquer la situation politique actuelle et les perspectives qui s’ouvrent dans ce contexte politique inédit.
1. Notre analyse de la situation politique
En effet, la forte instabilité politique, la nomination d’un nouveau gouvernement, et au moment où doit être voté le budget de la France dans des conditions financières, économiques et sociales très graves, nombreuses sont les inquiétudes des Corses.
Ces derniers mois, après deux séminaires de travail collectif, nous n’avons pas manqué d’analyser les résultats des élections législatives et réfléchi aux changements à apporter.
Ce chemin d’espoir et d’émancipation s’est matérialisé par les écritures constitutionnelles entériné par la délibération entérinée par une délibération ultra majoritaire de l’Assemblée de Corse.
Nous le disons de manière claire encore aujourd’hui malgré l’incertitude du moment, le processus d’autonomie doit aboutir.
C’est le sens de l’Histoire, le sens de la démocratie mais c’est aussi la continuité de la parole de l’Etat !
La question corse est politique. Elle ne saurait être l’otage des aléas de la vie politique et parlementaire française.
Nous prenons donc acte à la fois des paroles du Premier Ministre Michel Barnier lors de son discours de politique générale et de l’engagement de la ministre Catherine Vautrin en charge du dossier Corse pour mener à son terme le processus d’autonomie au gré d’un calendrier établi qui aboutira la convocation du Congrès avant la fin 2025.
Nous veillerons au respect de ce calendrier mais surtout à celui des écritures constitutionnelles dans son esprit comme dans sa lettre.
Cet accord, ne l’oublions pas, est le fruit d’un compromis historique et inédit entre la Corse et la France.
Nous n’accepterons aucunement que ces écritures constitutionnelles soient dénaturées et détricotées !
Le processus d’autonomie de la Corse est désormais entré dans sa phase parlementaire.
Nous attendons à ce stade, et sur la base légitime et démocratique des délibérations adoptées le 5 juillet 2023, que les parlementaires continuent de défendre collectivement les intérêts de la Corse.
Ce processus d’autonomie est à la fois notre revendication historique, celle d’un peuple maitrisant son destin ! C’est aussi et surtout le seul moyen de solutionner les problèmes quotidiens qui touchent notre peuple : l’accès à la terre, au logement, le pouvoir d’achat, la corsisation / corsophonisation des emplois.
En effet notre demande d’autonomie, légitimité par les urnes, reste quoiqu’on en dise un remède indispensable aux maux profonds dont souffre la société corse…
Ceux qui prétendent l’inverse, au-delà de la posture dogmatique institutionnelle n’ont pas pris la mesure d’un changement urgent de paradigme qui passe nécessairement par une réforme constitutionnelle et une autonomie législative.
Ce qui, soyons clairs, n’a malgré tout pas empêché, notre Président Gilles Simeoni et sa majorité d’avancer sur les grands dossiers de la Corse : logement, éducation, projet du CHU, accès à l’eau pour les agriculteurs, transports et la consolidation du service public aérien et maritime face aux assauts libéraux de Bruxelles et aux volte-face de l’Etat.
Nous l’avons d’ailleurs démontré le récent événement relatif à la gestion des ports et aéroports où le Président, appuyé par les élus, militants, et de nombreux Corses, s’est illustré avec fermeté et détermination, devant les représentants de l’État.
Cette mobilisation, ce combat, nous le menons de front également grâce au travail de nos parlementaires qui ont su se mobiliser pour défendre les intérêts de notre peuple et qui aujourd’hui continuent de porter la voix des Corses.
Je pense en ce moment même à nos parlementaires Paulu Santu PARIGI, qui défend la fin du transfert obligatoire de la compétence eaux et assainissement aux intercos, et à Michel Castellani qui défend de la revalorisation de la dotation de continuité territoriale, oubliée de la loi de finances.
Cette revalorisation, l’État la doit à la Corse.
Gelée initialement à titre exceptionnel et provisoire, figée depuis 2009 à hauteur de 187 millions d’euros, sa revalorisation est indispensable au regard de l’inflation et de la hausse des coûts du carburant !
Nous ne transigerons pas, le Gouvernement doit nous entendre et agir pour nos populations sur la maitrise des prix du carburant, comme il a entendu celles de la Martinique sur les prix à la consommation.
Femu a Corsica se placera toujours du côté de la défense des intérêts de la Corse, du côté des actes, quoiqu’en disent ceux qui se perdent en élucubrations sur les plateaux télé et les réseaux sociaux.
Notre boussole est claire, plus que jamais près de quatre mois après les élections législatives, loin des tentatives vaines de déstabilisations politique nous ne tremblons pas et continuons de tracer le chemin auquel nous croyons avec détermination : la défense de notre identité, de notre langue, de notre culture, des intérêts exclusifs du peuple Corse sur sa terre ; la protection de notre environnement, un urbanisme maitrisé et équilibré.
Une coalition des contres, sans projet commun à l’exception de celui consistant à faire tomber « Simeoni », ne constituera jamais une alternative crédible. Pour notre part, les victoires électorales ne construiront jamais à ce prix mais autour d’un projet et d’une vision clairs, conformes à nos fondamentaux et intégrants les réalités et les enjeux de notre époque.
2. Perspectives pour Femu a Corsica
Vous l’avez compris par les mots employés et la tonalité employée, nous sommes aujourd’hui au combat.
Humbles, lucides, mais déterminés à être toujours plus sur le terrain auprès de notre peuple !
Nous serons donc là pour les grands dossiers de la rentrée en particulier la DCT, pour nos ports et aéroports, pour Air Corsica, pour le service public maritime dès le début des débats budgétaires.
Nous annonçons aussi aujourd’hui une grande série de réunions publiques à travers un « Giru naziunali » dans les principaux bassins de vie de Corse : Bastia, Aiacciu, a Piaghja, u Suttanacciu, a Balagna, u Curtinese ; en novembre et en décembre.
Dans ce moment de crise politique, sociale, et sociétale, nous invitons les Corses à nous rejoindre pour débattre, pour parler, pour se projeter ensemble et pour combattre !
Nous rencontrerons les forces vives, les partenaires politiques, nationalistes ou forces de progrès pour travailler à un projet commun pour notre pays !
Enfin nous annonçons le Congrès de Femu a Corsica pour le mois de janvier 2025, qui renouvellera les instances du parti et nous permettra d’affirmer notre message : celui d’un peuple dans sa diversité voulant enfin la reconnaissance des droits sur sa Terre.