1er mai : pour les droits des travailleuses et travailleurs, les services publics et le partage des richesses !

Publié le 1 mai 2025 à 10:27

A l’occasion de la Journée Internationale des travailleuses et travailleurs, EHBai réaffirme l’urgence de préserver et renforcer les droits des travailleur·euses et la protection sociale, deux facteurs qui permettent à notre société de garder sa cohésion nécessaire pour pouvoir surmonter les défis auxquels nous faisons face.

Le monde, tout comme le Pays Basque, sont à un carrefour climatique, social, économique, politique et démocratique. Au cours des dernières décennies, le capitalisme n’a apporté aucune solution aux principaux problèmes et défis de notre époque. Il a même aggravé la situation, mettant en danger la planète et la civilisation. Les politiques néolibérales ont rendu les grandes entreprises et les élites de plus en plus riches, tout en augmentant le processus d’appauvrissement de la majorité de la population. Il existe de la richesse, mais elle est détenue par un nombre toujours plus restreint de personnes.

Dans ce sens, l’État français ne garantit plus la solidarité collective ni les besoins élémentaires tels que l’alimentation, l’énergie, le logement, l’éducation, la santé… La tendance est aujourd’hui à l’externalisation et à la privatisation des services publics, à la mise en place de politiques d’austérité qui accentuent la précarité et dégradent les conditions de vie des citoyen·nes.

Depuis 2022, l’inflation non accompagnée d’une augmentation des salaires a eu un impact conséquent sur le niveau de vie de la population active. Les travailleur·euses les moins rémunéré·es subissent de plein fouet les évolutions professionnelles des dernières décennies encore plus marquées depuis la fin du COVID : intensification du travail, exigence d’adaptation, contrôle accru… De plus en plus d’emplois ne garantissent plus de revenus suffisants pour mener une vie digne.

Un niveau de vie et rémunération décent pour toutes et tous

EHBai estime que dans le contexte de crise globale, il est indispensable de renforcer le pari de la démocratie locale et de transformer notre société sur la voie de la justice sociale au Pays Basque. Pour les abertzale de gauche, il faut répondre à cette situation en proposant une alternative : un projet de territoire qui offre une meilleure qualité de vie.

EHBai partage les propositions visant à rehausser le salaire minimum à 1600 euros net, à atteindre l’égalité salariale entre femmes et hommes ainsi qu’à limiter l’écart entre les revenus. Il est tout aussi indispensable d’organiser un système de retraite convenable pour toutes et tous, les retraites étant déterminantes pour la qualité de vie d’une grande partie de la population du territoire. De réforme en réforme, les gouvernements successifs ont re-poussé l’âge légal de départ à la retraite et augmenté le nombre d’années de cotisation nécessaires. Depuis 2023, le gouvernement français tente de justifier l’austérité budgétaire au nom d’un prétendu péril du système de retraite. Or, les entreprises du CAC 40 ont fait 146 milliards de bénéfice en 2023. Il est temps de remettre la justice sociale au centre du débat. Malgré la majorité sociale et politique opposée à sa réforme, le gouvernement d’Emmanuel Macron a imposé son projet. EHBai continuera la lutte pour l’abrogation de cette réforme et pour que l’âge légal de départ à la retraite soit ramené à 60 ans !

Il est urgent aussi de mettre en place un meilleur partage des gains de productivité, au profit des travailleur·euses. Cela passe par des revalorisations salariales, mais également par une réduction du temps de travail. Les expériences menées dans plusieurs pays européens sur la semaine de 32 h sont généralement positives, tant du point de vue des entreprises que des salarié·es : amélioration de la productivité, diminution de l’absentéisme, mieux-être au travail, baisse du stress et des burnouts, équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, meilleur partage de l’emploi et des tâches domestiques entre femmes et hommes.

Conventions collectives sur le territoire et défense des services publics

Les conditions de travail des salarié·es sont souvent décidées hors du Pays Basque Nord, à Paris ou à Bruxelles par exemple, sans prendre en compte la réalité sociale et économique du territoire. Les négociations collectives ne tiennent compte ni de la réalité sociale, ni de la représentativité syndicale locale. C’est pourquoi, EHBai estime que les négociations collectives doivent se dérouler à l’échelle du Pays Basque Nord pour faire progresser les conditions de travail ainsi que les droits sociaux et démocratiques des salarié·es du privé et du public.

Nous refusons fermement les coupes budgétaires dans les services publics ainsi que les suppressions de postes qui n’échappent pas à notre territoire. Le processus de transformation sociale a besoin d’un secteur public fort pour organiser les secteurs stratégiques de l’économie, construire un modèle juste et égalitaire, et promouvoir des alternatives qui mettent l’économie au service des citoyen·nes. Nous appelons tous les acteurs à défendre et à renforcer collectivement des services publics de qualité sur notre territoire.

Aujourd’hui, nous ne pouvons pas savoir quelle direction prendra le monde. Nous sommes à la croisée des chemins. Si nous ne construisons pas une société plus juste, avec une meilleure répartition des richesses, nous laisserons la pauvreté et la misère des populations se développer. Si nous ne changeons pas radicalement notre modèle économique basé sur la surproduction et la surconsommation, nous serons contraint·e·s d’assister à l’effondrement économique et écologique de notre société. Si nous ne renforçons pas la démocratie, nous prendrons le chemin d’un autoritarisme brutal. À notre échelle, au Pays Basque, nous voulons nous donner les moyens de répondre à ces défis.

Ici, au Pays Basque, l’alternative est possible !

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.