Agur eta ohore Yvan Colonna

Merci à toutes celles et ceux qui ont rempli les rues de Bayonne aujourd’hui ! Merci à celles et ceux qui du Pays Basque ont fait part de leur soutien de leur solidarité au peuple Corse ! Ce sont des jours de deuil que la Corse traverse et depuis le Pays Basque aussi nous ressentons l’immense peine de nos camarades corses.

 

Agur eta Ohore Yvan !

 

Yvan était debout lorsque les forces de l’ordre et la justice l’ont arraché du sol de son Pays Corse après son interpellation, mais c’est dans un cercueil qu’il a retrouvé sa terre.

Ghjustizia è verità ! Justice et vérité !

 

Ce sont le mépris de l’État, son aveuglement et son déni qui ont tué Yvan ! Une victime de plus de la législation et des mesures antiterroristes !

 

C’est une mort qui aurait pu être évitée !! Un décès de plus aurait pu être évité !! Les prisonnier.es politiques basques et corses doivent pouvoir rentrer chez eux sans délai, libres et vivants !!

 

Ce qui est arrivé à Yvan Colonna est de nature à nous inquiéter au plus haut point et doit nous interroger.

 

Une inquiétude suscitée par la mort d’Yvan qui nous confirme que les prisonnier.es politiques sont considéré.es comme une monnaie d’échange. Les démarches de dernière minute ont été entreprises par l’État français en échange de la vie d’un militant incarcéré. C’est inacceptable et source de profonde douleur également !

 

Une inquiétude suscitée aussi par le fait que l’Etat mettent l’avenir et la vie de nos preso entre les mains du PNAT et de l’administration pénitentiaire, qui font tout pour enfermer le Pays Basque et la Corse dans le passé et le conflit politique !

 

La paix ne passe pas par les cercueils, nous ne pouvons accepter que nos militant.es reviennent entre 4 planches ! Nous voulons que JON, JAKES et UNAI et les autres prisonnier.es politiques et réfugié.es basques rentrent chez eux maintenant !

 

Nous n’abandonnerons pas ! Nous serons toujours là, aux côtés des prisonnier.es, des exilé.es et de leurs proches. Nous poursuivrons aussi à construire tant qu’il le faudra le rapport de force face à l’état grâce à l’implication de toute la société civile et la majorité du spectre politique local pour forcer Paris à prendre des décisions politiques favorables !

 

La façon dont le gouvernement a géré ces 3 dernières semaines, nous amène deux réflexions :

  • Bien qu’il continue de le nier, le gouvernement français peut prendre ses propres décisions concernant les cas des prisonnier.es politiques corses et basques. Il doit donc inscrire le processus de rapatriement dans le cadre d’un agenda politique et faire aboutir la résolution politique par le dialogue.
  • Tant que les racines des conflits politiques ne seront pas résolues, le vécu du mépris et du déni se transmettent de génération en génération. Et l’on voit clairement où se trouve la base du conflit politique : le manque de reconnaissance politique des peuples.
  • Le fait que la question de l’autonomie, longtemps revendiquée par les institutions corses, ait été mise sur le devant de la scène ces derniers jours, a mis à nu les origines politiques du conflit.
  • Le vrai visage de l’État français éclate à la vue de toutes et tous. La gestion de l’Etat de la situation politique Corse perpétue un déni et un mépris depuis de nombreuses années, et ce alors même que les abertzale sont majoritaires à la Collectivité de Corse. Et voilà que tout d’un coup, sous la pression de la rue, dans le contexte électoral, le gouvernement français fait des gestes dans le sens du dialogue politique.

Il est clair que le problème n’est pas le problème corse, ni le problème basque, mais celui de l’État français de son incapacité, de son hypocrisie et son aveuglement.

 

La force de la réponse populaire et collective. Les Corses ont su répondre en tant que peuple d’abord suite à l’agression d’Yvan Colonna et puis suite à sa mort.

 

En Corse, comme au Pays Basque, nous avons besoin d’un processus démocratique collectif pour débattre et construire ensemble notre avenir. La solution démocratique est la seule issue possible !

 

En Corse, comme au Pays Basque, l’Etat français doit respecter et appliquer les accords et déclarations qui ont été actés au fil des ans. Pour ce faire, un large consensus et une mobilisation populaire sont essentiels !

 

C’est pourquoi, face au PNAT et à l’aveuglement du gouvernement, nous relayons l’appel à rejoindre les Artisans de la Paix le 2 avril prochain. Parce que nous sommes la clé du rapatriement de JON, JAKES, UNAI et des autres prisonnier.es ! Parce qu’on les veut voir revenir au plus vite, libres et vivants en Euskal Herri !

 

C’est pourquoi de notre côté, nous continuerons à construire nos revendications pour le peuple basque. A l’occasion de l’Aberri Eguna, qui sera célébré à Azkaine le 17 avril prochain, nous vous appelons à revendiquer haut et fort la souveraineté pour le Pays Basque.

 

L’histoire, ce sont les peuples qui la font ! Nous gagnerons ! Nous obtiendrons la paix et la liberté pour le Pays Basque et la Corse !

 

Agur eta Ohore Yvan, eviva o populu Corsu! Gora Euskal Herria Askatuta!