150 ans après, la Commune n’est pas morte !

Il y a tout juste un siècle et demi, déterminé à décider lui-même de son avenir après que l’État se soit effondré lors de la débâcle de l’armée française à Sedan et la chute du Second Empire, le peuple de Paris se soulevait. Le 18 mars 1871 commençait alors la Commune de Paris.

 

La Commune de Paris ne dura, certes, que 71 jours. Ce fut assez pour marquer l’Histoire de façon indélébile.

 

En ce 150e anniversaire du déclenchement de la Commune de Paris, Régions et Peuples Solidaires tient à saluer la mémoire de toutes celles et ceux qui, inspiré.e.s par les idées fédéralistes et antiautoritaires de Proudhon[1], ont osé se dresser et proposer la construction d’une nouvelle société, aux antipodes de « la centralisation despotique, inintelligente, arbitraire ou onéreuse».

Car la Commune n’est pas seulement une expérience économique, sociale et sociétale avant-gardiste. Elle est aussi et surtout un projet révolutionnaire pour repenser l’unité de la France à partir d’une organisation décentralisée de la République dont la libre association de localités autonomes serait le fondement :

 

« L’autonomie de la Commune n’aura pour limites que le droit d’autonomie égal pour toutes les autres communes adhérentes au contrat, dont l’association doit assurer l’unité française [2]»

 

La Commune de Paris s’inscrit en effet dans un mouvement plus vaste visant à transformer la France en profondeur. Ainsi, dans un même élan, Lyon (septembre 1870) puis Saint-Etienne, Marseille, Toulouse, Narbonne ou Le Creusot se constituèrent en Communes Libres en vue de former une fédération à l’échelle de l’Hexagone qui mettrait un terme à l’héritage « jacobin » de l’État français.

 

Les Femmes et les Hommes de la Commune furent réprimé.e.s, exécuté.e.s, déporté.e.s au bagne. Le mouvement fédéraliste fut décapité par les tenants de l’ordre traditionnel incarné par Versailles. Tout ça n’empêche que la Commune n’est pas morte. Les idées ont survécu jusqu’à aujourd’hui.

 

Plus que jamais l’irruption des Gilets Jaunes dans la vie politique et la crise sanitaire et économique provoquée par la Covid-19 ont démontré l’impérieuse nécessité de sortir la France du centralisme. Reprenant à son compte l’esprit de la Commune, c’est la mission que s’est donnée Régions et Peuples Solidaires.

 

Gustave ALIROL, président de Régions et Peuples Solidaires

 

[1] Proudhon est l’auteur de l’ouvrage politico-philosophique intitulé « du Principe fédératif » (1863) qui pose les jalons du fédéralisme

[2] Déclaration au peuple français du Conseil de la Commune qui expose son programme politique le 20 avril 1871.