POUR DES ELECTIONS REGIONALES ET DEPARTEMENTALES « SECURES », EQUITABLES ET SINCERES

Voter est un droit fondamental imprescriptible. C’est pourquoi, nous ne saurions admettre que la démocratie soit confinée. Les tripatouillages pour convenance personnelle qui consisteraient à reporter les élections régionales et départementales aux calendes grecques doivent être écartés d’ores et déjà. Décaler les élections dans le temps pour des raisons sanitaires n'aurait de sens que si l'on était absolument certain de trouver demain une situation meilleure qu’aujourd’hui. Or, si l'on peut espérer que les mesures exceptionnelles prises depuis quelques jours, comme le couvre-feu dans certaines grandes agglomérations, limitent la propagation du virus, il n’y a aucune certitude que cet hiver, au printemps, dans six mois, ou même dans un an, la situation soit réellement meilleure que maintenant. C'est pourquoi, nous plaidons pour un maintien des élections en mars 2021.

En période de pandémie, toutes les mesures doivent être prises pour protéger les populations. Une élection peut être un vecteur de contamination. Nous plaidons pour que des mesures soient prises pendant la campagne et le jour du vote pour garantir la sécurité sanitaire de tous (candidats, électeurs, membres des bureaux de vote, etc.). Nous invitons, par conséquent, le Gouvernement à établir des protocoles sanitaires renforcés.

La campagne électorale sera cependant chamboulée. Il ne sera pas possible de faire campagne en 2021 de la même façon que pour les précédentes régionales et départementales.

Les contacts humains seront limités. Pourtant, les élections régionales et départementales sont des élections de proximité où le contact humain entre candidats, militants et électeurs joue un rôle important.

Dans un souci d'égalité entre tous les candidats, nous plaidons pour le déblocage exceptionnel de moyens financiers pour garantir une campagne réellement adaptée aux territoires qui garantissent l’équité entre les candidatures et donc la sincérité du scrutin. Les frais d’externalisation et de publipostage risquant d’augmenter pour compenser la démobilisation humaine (due à la crainte de la contamination et les restrictions sanitaires) nous invitons le Gouvernement à abaisser le seuil de remboursement de cinq à trois pourcents des suffrages exprimés.

 

Une aggravation de la situation sanitaire ne peut pas être exclue catégoriquement. Nous proposons qu'un point sur l'évolution du virus soit réalisé avec les responsables des partis politiques et les représentants des collectivités concernées, suffisamment tôt pendant la campagne électorale (début janvier au plus tard) pour acter le maintien ou le report des élections. Mais si report il y a, nous plaidons pour qu’il se fasse dans des délais raisonnables soit avant fin juin 2021. Compte tenu des départs en vacances, l'été n'est en effet pas propice à la tenue d'élections. Quant au mois de septembre, il marque le début de la campagne de l'élection présidentielle qui se déroulera en avril 2022.

Voter le même jour, pour deux élections différentes est un facteur aggravant de contamination du fait du doublement du nombre d’assesseurs et de la stagnation des électeurs dans les bureaux de vote. Aussi pour ne pas transformer les bureaux de vote en clusters et afin de limiter la chaîne de transmission du virus, nous proposons de découpler les élections régionales et les élections départementales.

Enfin, la situation sanitaire étant différente d’une région à une région,  nous demandons une organisation différenciée du calendrier électoral qui tienne compte de l’évolution du virus dans chaque région.

 

Gustave Alirol, président de Régions et Peuples Solidaires