Loi contre les « séparatismes » : un amalgame préjudiciable pour les peuples de l’hexagone est à craindre

Six mois après le discours de Mulhouse, Emmanuel Macron a dévoilé, vendredi 02 octobre, les grands axes du futur projet de loi censé lutter contre les « séparatismes ». Il sera présenté le 9 décembre en Conseil des ministres.

 

Puisque la laïcité, comme l’a rappelé le président de la République, « c'est la liberté de croire ou de ne pas croire, la possibilité d'exercer son culte à partir du moment où l'ordre public est assuré », nous en appelons à l’adoption de mesures fortes et significatives qui tout en respectant les musulmans doit permettre de protéger et promouvoir la laïcité, dans le respect du Concordat en vigueur en Alsace et en Moselle.

Cependant, bien que le président de la République ait construit principalement son discours contre l’islamisme, qu’il convient de combattre à l’instar de tous les projets totalitaires, il est à craindre que nos peuples soient un jour impactés par les mesures annoncées.

 

Le projet de loi qui devrait prendre le nom de « projet de loi renforçant la laïcité et les principes républicains », ainsi que l’a précisé le ministre de l’Intérieur, pourrait ne pas viser que les « séparatismes religieux ». Le point visant à assurer le respect des principes et valeurs républicains par les associations bénéficiant de subventions publiques et de moyens publics est pour nous le plus inquiétant.

 

La France ayant souvent utilisé la défense des principes républicains pour s’opposer à une organisation territoriale différenciée et plus autonome ainsi qu’à la reconnaissance des langues dites régionales, nous craignons, non seulement une attaque de plus contre nos langues, mais aussi contre toute manière de penser différemment l’organisation des pouvoirs au sein d’une République qu’il s’agit de sanctifier, au nom de l’idéologie républicaniste.

 

Pour la rédaction du projet de loi, Régions et Peuples Solidaires invite le gouvernement à tenir compte du droit international. La défense des principes de la République doit être pensée en concomitance avec le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. R&PS rappelle que l’autodétermination est un droit fondamental reconnu par la communauté internationale : principes républicains et démocratie doivent converger.

 

Avant que le texte soit rendu public, à l’instar des autres formations politiques représentatives, nous demandons à être reçus, par le ministre de l’Intérieur, afin que soient levés nos doutes et nos craintes.

 

Gustave Alirol, président de Régions et Peuples Solidaires