STOPPER L’ENGRENAGE DE LA VIOLENCE

La mort tragique de Georges Floyd survenue après une arrestation policière aux Etats-Unis, a provoqué une vague de protestations contre les violences policières et les discriminations raciales. De cette indignation, La France n’est pas en reste. Car la France, en effet, est confrontée, et c’est un fait, à la montée de l’intolérance, du racisme et des violences. La brutalisation est (re)devenue un phénomène particulièrement inquiétant qui ébranle toute la société.

Les actes de violence avérés ciblent principalement les minorités sexuelles, ethniques et religieuses. Ils sont en net regain.

D’après le service statistique du Ministère de l’intérieur (Interstats), en France métropolitaine, pour l’année 2019, 1.870 victimes de crimes ou délits anti-LGBT ont été recensés. Cela représente une augmentation de 36% par rapport à 2018 !

Les atteintes à caractère raciste, xénophobe ou religieux sont également en forte progression depuis deux ans. En 2019, 5.730 crimes ont été enregistrés et 5.100 contraventions ont été dressées (+11% pour les crimes et +26% pour les contraventions).

Les violences sexuelles dont les femmes sont les principales victimes explosent depuis deux ans  (+19% en 2018 et +12% en 2019).

Quant aux violences policières elles sont également à pointer du doigt. La France interpellée par le Haut Commissariat aux Droits de l’Homme des Nations Unies sur la question de l’impunité des forces de l’ordre, n’a pas revu sa gestion du maintien de l’ordre. L’usage de certaines techniques d’interpellation comme l’étranglement ou l’utilisation d’armes telles que le lanceur de balles de défense (LBD), la grenade manuelle de défense (GMD), ou la grenade lacrymogène instantanée (GLI) sont largement contestables.  Dans son rapport annuel, l’IGPN révèle d’ailleurs que pour 2019 le nombre d’enquêtes judiciaires pour cause de bavure a bondi de près de 24% en un an ; plus de la moitié des allégations concernant des violences volontaires. Les policiers et gendarmes, dépositaires de l’ordre public, mais aussi et surtout les responsables politiques chargés de la définition de la formation des forces de l’ordre et de la doctrine ont leur part de responsabilité dans les dérives violentes de la société.

 

Cependant, si les forces de l’ordre sont coupables de faits de violence, elles en sont aussi les victimes. Ainsi, selon le rapport de l’Observatoire National de la Délinquance, en 2018, 25 policiers et gendarmes ont été tués durant l’exercice de leurs fonctions contre 15 en 2017 (+67%). 20.306 policiers et gendarmes ont déclaré avoir été blessés ou s’être blessés dans le cadre de leurs activités dont 53% dans le cadre d’une mission. Cela représente une hausse de +15% par rapport à 2017.

 

Pour Régions et Peuples Solidaires, on assiste à un engrenage délétère de la violence où la violence répond à la violence et où les victimes deviennent à leur tour des coupables. Les multiples crises qu’elles soient climatiques, économiques, sociales, culturelles et sanitaires font de la société actuelle une société anxiogène. La peur est le terreau de la violence. Pour sortir du cycle de la violence, il faut agir à la racine en apportant des solutions concrètes à chacun des maux de la société. La violence est une impasse. La politique est la solution. La démocratie est le seul chemin à suivre.

 

Gustave Alirol, président de Régions et Peuples Solidaires