Le Grand-Est prend l’eau de partout : une opportunité pour 2021 ?

Départ de plusieurs élus du groupe majoritaire pour fonder le groupe dissident « Alsace et territoire », condamnation en première instance de Lilla Merabet, vice-présidente du Conseil régional, ANTICOR qui s’interroge sur les conflits d’intérêts de Valérie Debord, autre vice-présidente, mécontentement très majoritaire des citoyens des 10 départements constituant l’entité GrandEst face à l’absence d’économies et à l’explosion des  dépenses, y compris inutiles (comme ces coûteux bureaux de représentation du Grand Est à Paris inaugurés il y a 10 jours) et maintenant Jean Rottner qui réintègre à temps partiel son emploi de médecin urgentiste à l’hôpital de Mulhouse comme s’il anticipait la sanction des urnes en 2021 : cela commence à sentir le roussi pour la majorité régionale.

Elle a beau essayer, à grands coups de millions d’argent public, de vous faire oublier que le GrandEst vous a été imposé et procéder, de manière pathétique, au lavage de cerveaux des plus jeunes en promouvant une identité et une histoire GrandEstiennes inventées de toutes pièces, la mayonnaise ne prend pas. Le problème est que l’insatisfaction générale ne suffira pas pour assurer un changement de majorité aux prochaines élections régionales. Encore faudrait-il qu’une autre majorité émerge à cette occasion. On sait que du côté des LR, certains attendent de voir sur quelle face tombera la pièce des investitures et de la tête de liste (la leur ou celle des pro Rottner) avant de se décider à faire véritablement sécession, au risque d’ailleurs de devoir se raccrocher un peu tard à une liste alternative. De toute façon, si les LR anti Rottner finissent par avoir les faveurs des instances parisiennes du parti et se représentent sous la même étiquette que celle qui a amené Richert puis Rottner à tête du Conseil régional, ils auront du mal à ne pas être comptables du bilan de la majorité sortante aux yeux des électeurs .

 

Les opposants au GrandEst sont nombreux mais divers. Même en associant les régionalistes assumés d’Unser Land et de 57-Le Parti des Mosellans, quelques régionalistes plus ou moins assumés d’autres mouvements politiques (dont les dissidents LR), le compte n’y sera pas. Avec des élections sur une circonscription à 10 départements hétéroclites, Il faut envisager une majorité plus large autour d’idées fortes qui ne peuvent pas se limiter au seul engagement d’agir pour la suppression à terme du GrandEst et encore moins de la sortie de la seule Alsace. L’autonomie régionale et la démocratie locale, l’urgence climatique et la transition écologique, la promotion des spécificités de nos territoires, le tout dans le contexte transfrontalier qui est le nôtre, voilà ce qui devra cimenter cette liste alternative. Avec qui les régionalistes peuvent-ils alors s’allier? On pense naturellement aux écologistes . Pour les partis régionalistes alsacien et mosellan membres de la fédération Régions & Peuples solidaires (qui a fait liste commune aux élections européennes avec Europe Écologie) et qui se mobilisent au niveau local contre des projets anti environnementaux (dans notre cas : prospection de gaz de couche , dépôt d’amiante, rejets de substances chimiques dans le Merle), l’axe régionaliste-écologiste est logique, encore faudrait-il que EELV dépasse les suspicions – dénuées de tout fondement légitime – de quelques-uns de ses cadres et militants à l’égard des idées régionalistes. Quid des défenseurs des territoires issus du centre ou de la droite ? Accepteront-ils de s’allier avec EELV? Les écologistes accepteront-ils pour leur part une alliance avec eux alors qu’au niveau local, EELV s’orientent souvent vers des alliances de gauche aux municipales comme à Metz ? Quelle place sur cette liste pour les régionalistes de gauche ou les mouvements écologistes autres qu’EELV ? Les réponses à ces questions viendront à mesure que les régionales approcheront, le plus tôt étant toutefois le mieux sous peine de rater une occasion.

 

A notre niveau se posent aussi un certain nombre de questions plus prosaïques. Des militants et des sympathisants, nous en avons mais sont-ils prêts à être candidats et à s’investir ? Comment surmonter la difficulté de la parité alors que beaucoup plus d’hommes que de femmes s’engagent dans nos rangs ? Comment faire face au coût financier d’une participation aux élections régionales ? Notre mouvement ne présentant pas de listes aux municipales de 2020, c’est à ces problématiques que nous allons nous atteler au cours de ces prochains mois tout en multipliant les discussions avec les partenaires potentiels et avec notre base . Nous appelons celle-ci à sortir des schémas électoraux classiques, à prendre la mesure de l’urgence écologique, à être proactifs et à interagir.

 

La bataille des urnes se gagne par une participation sur le terrain au contact des électeurs, pas en se contentant de commentaires sur les réseaux sociaux.

 

Jetzt geht’s los!