José Bové fustige « les pratiques mafieuses » en Corse

Le député européen José Bové (Verts/ALE), qui ne se représente pas pour les européennes, a fustigé mercredi, en visite en Corse, « les pratiques mafieuses et des personnes qui utilisent l'outil de la Pac pour servir des intérêts particuliers ».

 

José Bové était présent en Corse pour « soutenir » François Alfonsi candidat insulaire en quatorzième position sur la liste Europe écologie les verts (EELV) conduite par Yannick Jadot. Il y a surtout été question d'agriculture, dans un contexte insulaire assez tendu. « Il existe des pratiques mafieuses et des personnes qui utilisent l'outil de la politique agricole commune(Pac) pour servir des intérêts particuliers », a lancé José Bové face à Pierre Alessandri, leader du syndicat Via Compagnola pour la Corse-du-Sud, adhérent de la confédération paysanne, qui a vu son exploitation détruite dans un incendie criminel, vendredi soir à Sarrola-Carcopino, près d'Ajaccio.

Le procureur d'Ajaccio Eric Bouillard avait assuré, samedi, que le contexte « tendu » au sein du monde agricole insulaire était la piste privilégiée par les enquêteurs de la gendarmerie dans cette affaire.

 

En novembre dernier, dans le cadre d'un contrôle Codaf portant sur l'attribution des aides agricoles européennes et visant les exploitations de la famille du directeur de la chambre d'agriculture de Corse-du-Sud, Pierre Alessandri avait été l'un des seuls à se « féliciter » de cette opération. Pour José Bové, cet homme est un « lanceur d'alerte » : « ceux qui mènent ces fraudes sont des escrocs, ils jettent le discrédit sur tous les paysans et, ceux, qui comme Pierre Alessandri sont des lanceurs d'alerte, contribuent à assainir tout cela. Il faut les protéger ».

 

S'agissant des fraudes, le député européen a vu une « responsabilité collective » tout en pointant plus particulièrement celle de « l'administration ». « En Aveyron, je vois pas comment on peut frauder. Quand tu montes un dossier, tu dois mettre toutes tes parcelles », a-t-il argumenté.

 

Le candidat aux élections européennes, François Alfonsi, a assuré qu'il était encore temps « d'éclairer un chemin », ce qu'il compte bien faire au sein de l'Europe, en défendant « les spécificités méditerranéennes ».