François Alfonsi candidat "éligible" aux Européennes

L'ancien député européen, membre du PNC, a été officiellement désigné par le conseil fédéral de "Peuples et régions solidaires" comme chef de file et sera neuvième sur la liste écologiste conduite par Yannick Jadot.

 

La fédération Régions et peuples solidaires (R&PS) a officiellement investi ce lundi, François Alfonsi, pour être son chef de file à l'élection du 26 mai au Parlement européen. Après avoir validé, l'été dernier lors de son congrès à Bayonne, sa plateforme de programme "Dépasser l'Europe des États", son conseil fédéral a décidé de reconstruire le partenariat historique avec les écologistes initié en 1989. Cette alliance avait alors permis l'élection de Max Simeoni, l'oncle de Gilles Simeoni, puis celle de François Alfonsi vingt ans plus tard.

Régionalistes et écologistes formeront au parlement européen le groupe commun "Verts-Alliance Libre Européenne".

Plusieurs représentants de R&PS figureront sur la liste conduite par Yannick Jadot, député européen sortant, mais seuls deux seront en position raisonnablement éligible, la neuvième s'agissant de François Alfonsi.

 

"Une marge de progression réelle"

 

Maire d'Osani et autonomiste de la première heure, François Alfonsi a siégé à Strasbourg de 2009 à 2014, un mandat durant lequel il a été très actif. Il avait notamment été à l'origine de l'adoption par le parlement européen d'un rapport sur les langues menacées ainsi que l'émergence, au sein de l'Union européenne, de ce qu'on appelle les "Régions intermédiaires" pour que les aides allouées au développement régional soient réparties plus équitablement.

L'intéressé pense que les probabilités qu'il soit élu sont plutôt bonnes : "Le sondage publié ce mardi par Le Figaro donne à la liste une audience de neuf points et, à ce stade, c'est déjà jouable. D'ici l'élection, la marge de progression est réelle. C'est un vote proeuropéen qui n'est pas affilié à Macron. La liste occupe un espace où d'autres, à l'exemple du PS, sont en difficulté. En ce moment, il y a de grandes mobilisations écologistes et la liste attire notamment les jeunes. Enfin, Régions et peuples solidaires apporte une plus-value qui devrait, je l'espère, se traduire dans les urnes. Par rapport à 2009, l'organisation du scrutin a changé et elle n'est pas moins favorable. Être second dans la région du Sud-Est ou neuvième dans une liste nationale, c'est équivalent."

 

Le premier choix du PNC non retenu

 

En Corse, François Alfonsi bénéficie du soutien des deux grands courants modérés de la majorité territoriale, le PNC et Femu, membres de la fédération Régions et peuples solidaires.

"En dix ans, le rapport de force démocratique a évolué avec une majorité nationaliste absolue à l'Assemblée de Corse et l'élection de trois députés sur quatre,poursuit François Alfonsi. Y adjoindre un député européen, c'est une opportunité supplémentaire pour peser sur l'État et obtenir des concessions sur lesquelles Emmanuel Macron a opposé jusqu'à présent une fin de non-recevoir."

On se souvient qu'au mois de juin, Roccu Garoby avait officiellement reçu mandat du PNC pour être son candidat aux élections européennes. Le conseil fédéral a donc tranché en faveur de François Alfonsi qui, pour sa part, n'avait fait aucune annonce publique ni pour contester ce choix ni pour faire acte de candidature. Même si on peut déduire de la désignation de François Alfonsi qu'elle est une conséquence du différend PNC-Femu, il semblerait qu'il n'y ait pas de tension entre les deux hommes. Roccu Garoby est porte-parole de la fédération R&PS et, à ce titre, il participera à la campagne.

R&PS a par ailleurs investi Lydie Massard, responsable fédérale de l'Union démocratique bretonne (UDB) pour figurer en quatorzième position. La Catalogne et l'Occitanie auront aussi leur candidat mais plus bas sur la liste.

 

Aussi, la meilleure chance que la Corse soit représentée au Parlement européen reste François Alfonsi qui connaît très bien la maison.