Edmond Simeoni, la Nation corse reconnaissante !

Vendredi 14 décembre 2018, Edmond Simeoni, le Père du nationalisme corse contemporain, nous a quittés à l’âge de 84 ans. Révérencieusement, le peuple corse lui a rendu un hommage unanime et se trouve désormais orphelin de l’un de ses Pères fondateurs mais ne demeure pas sans un héritage politique unique.

 

‘‘L’homme de tous les combats’’

 

Qu’il serait long et fastidieux de faire la liste des combats menés par Edmond Simeoni tant ils sont nombreux et surtout tous aussi fondamentaux les uns que les autres. De la lutte contre les essais nucléaires à l’Argentella au combat de la non-violence, d’Aleria aux bancs de l’Assemblée de Corse, de la lutte contre les boues rouges au combat pour le droit des femmes, du combat contre les clans à la lutte pour la démocratie, de son Niolu natal à l’internationalisation de son combat, Edmond Simeoni, c’est d’abord l’homme qui a permis au peuple corse de retrouver sa fierté.

 

Fierté d’être un peuple, d’avoir sa culture, d’avoir sa langue, d’avoir sa terre. Fierté d’être différent des autres peuples sans pour autant s’éloigner de ses semblables, de ses voisins, de ses amis. Fierté d’être ce que nous sommes, ce que nous avons toujours été et que nous ne devrions jamais cesser d’être même si un État jacobin nous avait insidieusement appris à l’oublier.

 

Edmond Simeoni, c’est l’homme de tous les combats, de toutes les luttes, de toutes les batailles tout en étant l’homme de la non-violence, l’homme de la démocratie, l’homme du dialogue. Edmond Simeoni, c’est l’homme qui, durant toute sa vie publique, s’est battu pour la Paix. La Paix entre la Corse et la France, la Paix entre Corses, la Paix en chacune et chacun d’entre nous. Edmond Simeoni, c’est l’homme qui a permis à un peuple de se relever, de se regarder, de s’assumer en tant que peuple, l’égal de ses voisins, apaisé à l’intérieur et animé de fraternité à l’extérieur.

 

‘‘Passer le flambeau’’

 

S’il ne faut pas oublier d’où l’on vient pour savoir où l’on va, il faut savoir qui il était pour savoir qui nous sommes devenus. Edmond Simeoni a marqué plusieurs générations de Corses de ses contemporains aux plus jeunes d’aujourd’hui. Et si chaque génération a son propre rôle, celui d’Edmond Simeoni, et de bien d’autres de sa génération, était de relever le peuple corse et de lui rendre sa fierté.

 

Il y a eu ensuite, la génération de celles et ceux qui ont repris le flambeau pour que le peuple corse se reconstruise patiemment, notamment en accédant, pour la première fois de son histoire, aux responsabilités afin de construire les fondations de notre pays. Cette mission titanesque n’en est pas moins fondamentale.

 

Il y aura ensuite assurément une autre génération de femmes et d’hommes prêts à continuer à construire ce pays avec la volonté inlassable de perdurer l’œuvre des Pères fondateurs afin de passer le flambeau à la génération suivante, celle qui est née avec une majorité nationaliste.  

 

Quand s’éloigne un Père, c’est un repère qui se perd. Alors, pour ne pas perdre le fil, tenons, entretenons et passons donc le flambeau pour que jamais son œuvre ne soit oubliée.

 

 ‘‘Un artisan de Paix’’

 

Edmond Simeoni est parti seulement une quarantaine de jours après l’abbé Mondoloni, autre Père fondateur de la Corse contemporaine. Leur départ sonne le glas d’une certaine époque et symbolise une génération qui a permis au peuple corse d’être fier, à nouveau, de lui-même.

 

Il y a des hommes qui marquent une vie et d’autres qui marquent un peuple. Nul ne peut nier qu’Edmond Simeoni et l’abbé Mondoloni faisaient partie de ces derniers. Ils ont marqué le peuple corse pour toujours et au-delà des âges, ils l’ont ancré irrémédiablement sur le chemin de la Paix, de la Justice et du Partage.

 

Qu’Edmond Simeoni repose en paix pour l’éternité, que son œuvre à jamais soit enseignée, que son héritage pour toujours soit conservé et que notre peuple continue sa route sur le chemin de l’émancipation, c’est la plus belle preuve de respect qu’on puisse lui donner et le plus bel hommage qu’on puisse lui rendre.

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Roccu GAROBY