Discours d’Edouard Philippe : vous n’avez pas voulu de l’écologie associale, vous aurez le libéralisme assumé !

Après trois semaines de grogne sociale et de fronde fiscale, le premier ministre Edouard Philippe vient de dévoiler les mesures censées sortir le pays de la crise des “Gilets Jaunes“. En chute dans les sondages et à six mois des élections européennes comment ne pas voir dans les annonces faites aujourd’hui, d'abord, une tentative d’acheter la paix le temps de la campagne électorale des européennes jusqu’au 26 mai prochain? Trois mesures prévues au 1er janvier et qui auraient amoindri encore le pouvoir d’achat, à savoir l’augmentation de la fiscalité carbone sur le carburant, la hausse du prix du contrôle technique et le relèvement du tarif réglementé de l’électricité et du gaz, sont en effet gelées pendant…seulement six mois. Le gouvernement ne veut rien comprendre à la crise sociale, et pas plus à la crise climatique !

 

Le premier ministre a menacé de voir toute baisse des impôts entraîner automatiquement une baisse de la dépense publique. Il s’agit là d'un chantage inacceptable ; pareille attitude aurait pour effet d’aggraver la crise sociale et la fracture territoriale, à l’origine du soulèvement des “Gilets Jaunes“. Ce qu’Edouard Philippe et la majorité présidentielle prévoient très clairement ce n’est ni plus ni moins qu’un libéralisme à l’anglo-saxonne qui ne serait profitable in fine qu’aux plus forts et aux plus riches.

 

Pour Régions et Peuples Solidaires, la solution ne se trouve ni dans la baisse de la dépense publique ni dans la hausse de la pression fiscale globale. Parce qu’il ne peut y avoir de justice sociale ou de développement économique durable dans un État centralisé, la sortie de crise ne peut passer que par un redéploiement général de l’action publique vers les territoires autour des grands principes de redistribution/solidarité, de durabilité et de proximité/responsabilité territoriale.

 

Les territoires doivent participer en première ligne à la réponse aux crises. Il leur faut simplement, dans un cadre à la définition duquel ils doivent participer, les moyens juridiques et budgétaires pour cela. Cela s’appelle l’autonomie.

 

Gustave Alirol, président de Régions et Peuples Solidaires