Climat : agir avant qu’il ne soit trop tard en partant des territoires

Le réchauffement climatique est une réalité et les effets tels que « l’augmentation des extrêmes météorologiques, l’élévation du niveau de la mer et la diminution de la banquise arctique» sont d’ores et déjà tangibles. C’est pourquoi, mandaté à Paris par l’ONU lors de la COP21 de 2015, le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC) vient de rendre son rapport « sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5° ».

La question désormais n’est, en effet, plus de savoir s’il est possible d’empêcher le réchauffement climatique et encore moins, comme certains climato-sceptiques irresponsables osent encore l’affirmer, si le réchauffement climatique est une vue de l’esprit. L’enjeu immédiat est de circonscrire la hausse des températures afin de réduire les effets irréversibles et de permettre aux écosystèmes et aux populations de s’adapter.

 

La situation est grave mais toutefois pas encore désespérée. « Pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5 ºC, il faudrait, selon le GIEC, modifier rapidement, radicalement et de manière inédite tous les aspects de la société ». Des mesures urgentes doivent être prises pour réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO2) d’origine humaine, principales responsables du réchauffement climatique,  « dans les domaines de l’aménagement du territoire, de l’énergie, de l’industrie, du bâtiment, du transport et de l’urbanisme ».

 

Les décisions qui sont prises aujourd’hui sont indispensables si l’on souhaite assurer un monde sûr et durable, aujourd’hui comme demain.

 

Pour parvenir à diviser par deux la production de CO2, principal responsable du réchauffement climatique, d’ici 2030 par rapport au niveau de 2010, comme il est préconisé dans le rapport, le GIEC affirme qu’il est nécessaire de prendre « les décisions […] en tenant compte des spécificités locales et des besoins des populations ». La diversité des territoires impose en effet que les décideurs adaptent les solutions à chacune des situations.

 

Cependant, les territoires en France n’ont pas les outils suffisants pour répondre aux enjeux climatiques et environnementaux. En France, l’État détient le monopole sur la stratégie énergétique. Et si les Régions de France possèdent quelques maigres leviers d’action, ces derniers sont insuffisants, contrairement à leurs homologues européens qui sont autonomes.

 

Accélérer la transition énergétique, c’est d’une part changer les modes de consommation vers plus de sobriété et d’autre part valoriser les énergies renouvelables. Par nature, les énergies renouvelables diffèrent d’un territoire à un autre. C’est pourquoi, la stratégie énergétique doit varier d’une région à une autre.

 

Pour Régions et Peuples Solidaires, parce que les enjeux sont supra-étatiques, la définition des objectifs collectifs doit être confiée à des instances internationales et, en codécision avec les territoires, à l’Union Européenne pour ce qui concerne le vieux continent. La mise en œuvre concrète doit, elle, être menée à l’échelle infra-étatique. C’est à des élus régionaux et territoriaux, compétents et responsables de leurs choix, que cette mission doit être attribuée et non à des hauts fonctionnaires d’État en région.

 

Gustave Alirol, président de Régions et Peuples Solidaires