Les territoires se rebiffent (et ce n’est pas fini) !

Les territoires ne sont pas, en France, maîtres de leur avenir. Ils doivent constamment s’en remettre au bon-vouloir de l’État qui décide, à sa guise, de leur périmètre géographique, de leurs ressources, de leurs moyens budgétaires, de leurs compétences, etc.

Depuis la monarchie capétienne, peu de choses ont finalement changé. Le monarque a, certes, changé de titre. On ne parle plus de roi mais de président. Mais son omnipotence persiste. La noblesse héréditaire a certes été abolie pendant la révolution mais la vassalité, elle, continue encore aujourd’hui de vivre, à travers le lien qui unit les « grands élus » et l’État. Il y a bien parfois, comme il a été observé la semaine dernière, lors du congrès de l’Association des Régions de France, quelques frondes, là aussi comme sous l’Ancien Régime. Mais toujours en fin de compte, la majorité de ces grands  élus issus de partis jacobins, restent fidèles à leur « hommage ». Car la préservation du fief électoral est, pour ces derniers, la priorité absolue.

 

Ainsi, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a décidé de son propre chef, en dépit du bon sens, de l’Histoire, de la culture et sans aucune consultation des habitants, d’étendre au territoire qu’il administre, la campagne aliénante de l’État de redénomination des régions. Après la région Centre, les Hauts-de-France et le Grand-Est, Renaud Muselier est heureux de présenter la Région Sud ! (Que la France est jolie, vue de Paris).

 

La Bretagne a fait l’objet d’une partition par le régime de Vichy il y a plus de 70 ans mais la république restaurée n’est jamais revenue sur cette décision. L’État, soutenu par les présidents successifs de la Région des Pays-de-la-Loire, s’est toujours opposé à la réunification de la Bretagne malgré l’avis de la population.

 

A quelques jours d’intervalle, plusieurs rassemblements à Marseille et à Nantes ont eu lieu la semaine dernière, soutenus par le Partit Occitan d’une part et l’Union Démocratique Bretonne d’autre part, pour réclamer l’instauration, dans l’Hexagone, d’une démocratie territoriale respectant les réalités régionales.

 

Choisir le nom ou le périmètre de sa région relève du droit à l’autodétermination. Ce droit universel doit être respecté partout, en Catalogne, en Corse, en Bretagne, en Alsace ou en Provence comme d’ailleurs dans l’ensemble du territoire occitan.

 

Comme il ne peut y avoir de révolution sans révolutionnaires, il n’y aura pas de démocratie territoriale sans les régionalistes. C’est le sens de la présence de R&PS et de ses composantes dans le paysage politique hexagonal.