La secrétaire d'Etat aux anciens combattants a refusé de donner suite à la demande légitime du député-maire Furst d'adapter les commémorations du 11 novembre à la réalité historique alsacienne-mosellane, dans le sens des commémorations "rectificatrices" organisées ces dernières années par Unser Land dans plusieurs communes alsaciennes.
Pour inciter les maires alsaciens à résister au rouleau-compresseur mémoriel de l'Etat français, nous leur avons adressé le courrier joint. Nous vous remercions d'en prendre connaissance.
Madame, Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs les Adjoints et conseillers municipaux des communes d’Alsace.
Sans doute avez-vous eu connaissance de la réponse de la secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants à la demande du député-maire de Molsheim, Laurent Furst, d'un message spécifique pour l'Alsace-Moselle lors des cérémonies du 11 novembre 2018. Voir, ci-joint, l'article des DNA du 19 septembre.
L'intransigeance de la secrétaire d'Etat illustre parfaitement le caractère à la fois grotesque et inique de la République française centralisée. « Le message doit rester unique », affirme madame Darrieussecq, se contentant de rappeler le mantra jacobin. Une autre option ne serait « pas souhaitable », sans doute à cause de la menace de sécession qu'entraînerait immédiatement la lecture d'un message respectueux de l'histoire particulière de notre région... !
S'il ne relève pas du rôle d'un parti politique d'écrire l'histoire, il lui appartient cependant de s'élever contre les manipulations historiques et les injustices mémorielles, et cela notamment quand ces dernières sont le fait du gouvernement. C'est pourquoi le parti autonomiste alsacien Unser Land, défenseur de la mémoire alsacienne, considère comme nécessaire de rappeler certaines vérités historiques incontestables :
Oui, les Alsaciens-Lorrains qui ont combattu pendant la Première Guerre mondiale étaient pour leur immense majorité des soldats allemands.
Oui, la plupart de ces soldats, de nationalité allemande depuis leur naissance, instruits par l'école allemande et qui ont fait leur service militaire allemand, ont fait leur devoir dans le camp qui était alors le leur.
Ils méritent d'être honorés pour leur sacrifice, aussi absurde que celui de ceux qui, face à eux, sont « morts pour la France ». Tous les historiens de l'Alsace un tant soit peu honnêtes s'accordent désormais sur ces faits.
Dans cet esprit, Unser Land a instauré une cérémonie alternative et rend depuis quelques années un hommage particulier aux morts alsaciens-lorrains de la grande boucherie de 14-18. Dans l'attente d'un relais officiel. Cette initiative a sans doute contribué à la prise de conscience du député Furst. Nous l'invitons à ne pas se laisser impressionner par le recadrage ministériel et à oser organiser les commémorations du centenaire de la fin de la guerre, en cohérence avec l’histoire.
Unser Land invite tous les maires alsaciens à résister au rouleau compresseur mémoriel de l'Etat français. Il ne leur est pas demandé de refuser de lire le message ministériel, ce qui les placerait dans l'illégalité. Il leur est proposé de lire, à la suite du discours officiel, un discours, si possible bilingue, conforme à la vérité historique de notre région et au destin spécifique de nos aïeux, morts dans leur grande majorité vêtus de l'uniforme feldgrau.
Le devoir de mémoire est d'abord un devoir de vérité.
In elsässischer Verbundenheit,
Andrée Munchenbach,
Présidente d'Unser Land
+33 6 35 10 28 78