Philippe Lamberts, co-Président des Verts/ALE, en visite en Corse : ‘‘Macron a donné une paire de baffes’’ aux Corses !

Philippe Lamberts, eurodéputé ECOLO, parti écologiste belge francophone, et co-président du groupe Verts/Alliance Libre Européenne au Parlement européen, était en visite en Corse du 7 au 9 mai dernier. Pour son premier voyage en Corse et accompagné de Roccu Garoby, l’eurodéputé qui, au Parlement européen, a osé mettre Emmanuel Macron face à ses contradictions, a pu rencontrer des acteurs économiques, sociaux et culturels et surtout politiques de l’île. Retour sur la visite d’un ami du peuple corse.

Une visite politique !

 

Suite à la réélection de la coalition nationaliste Pè a Corsica, à la majorité absolue des voix (56,5%),en décembre dernier, Philippe Lamberts souhaitait rencontrer les nationalistes au pouvoir dans l’île. Après un premier trimestre chargé (installation de la

nouvelle Collectivité, visite de Macron, ‘‘négociations’’ (sic) sur l’article constitutionnel, premier budget…), le moment était venu d’organiser sa venue en Corse. Et existait-il meilleure date que le 8 mai, date de la bataille de Ponte Novu en

1769, pour organiser ces rencontres ?

 

En effet, le 8 mai au matin, Gilles Simeoni, le Président de l’Exécutif de Corse, recevait Phlippe Lamberts, dans son bureau (cf photo), pour échanger sur la situation politique en Corse, sur les revendications de la majorité territoriale, sur le Président de la République, sur l’avenir de l’Europe mais aussi sur les problèmes du quotidien comme la crise des déchets, les problématiques sociales et évidemment la question existentielle de la langue. Cette rencontre chaleureuse a permis de tisser des liens importants entre le Président de l’Exécutif et le co-Président des Verts/ALE car le chemin de l’émancipation du peuple corse ne peut passer que par un développementé conomique maîtrisé au sein d’une Europe plus démocratique, plus solidaire etp lus durable.

 

Mais le 8 mai a aussi été l’occasion pour Philippe Lamberts de rencontrer les dirigeants du Partitu di a Nazione Corsa et notamment Jean Christophe Angelini, conseiller exécutif, Paul-André Colombani, député, Saveriu Luciani, conseiller exécutif, ou encoreA nne Tomasi, conseillère territoriale(Cf photo) afin d’approfondir les discussions sur la situation économique et politique de l’île mais aussi d’appréhender les prochains scrutins électoraux, notamment les élections européennes qui auront lieu le 26 mai 2019.

 

Enfin, le 8 mai, c’est évidemment Ponte Novu et Philippe Lamberts a assisté à la messe célébrée par l’abbé Mondoloni et aux commémorations du 249ème anniversaire de lab ataille éponyme. Ce moment de recueillement fut pour la Corse un honneur: être reconnu pour ce que nous sommes par un eurodéputé belge, ami de notrep euple. Et pour lui une opportunité unique: découvrir l’âme de la Corse dans ceq u’elle a de plus profond : un vieux peuple qui a illuminé l’Europe, fier de sa langue, de sa culture et de sa terre et dont la jeunesse a décidé de reprendre le flambeau jamais lâché par ses anciens.

 

Son passage à Ponte Novu fut aussi l’occasion de rencontrer, même brièvement, d’autres élus nationalistes comme le Président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, ou le député Pè a Corsica, Jean-Félix Acquaviva, ou encore le Président du groupe Corsica Libera à l’Assemblée de Corse, Petr’Anto Tomasiainsi que des dizaines de militants nationalistes corses qui l’ont remercié pour son discours face à Emmanuel Macron au Parlement européen (à écouter ici)

 

‘‘à la rencontre des acteurs du changement’’

 

Le patron des eurodéputés Verts/ALE n’a pas seulement rencontré des élus corses, il a aussi -et surtout- rencontré les acteurs du changement, ceux et celles qui, par leura ction au quotidien, construisent la Corse de demain.

 

De Femu quí, investissant dans l’économie insulaire, à Corsica Sole, qui investit dans l’économie solaire, c’est la Corse qui réussit et qui prépare un développement durable que Philippe Lamberts rencontrait la veille, lundi 7 mai.

 

Mais l’économie ne faisant pas tout, surtout dans une île frappée par une grande précarité, notamment chez les jeunes, l’eurodéputé belge, a tenu aussi rencontrer ceux et celles qui se battent, au quotidien, pour donner un avenir digne à chacun et

chacune des Corses. En rencontrant Lauda Guidicelli, conseillère exécutive en charge de la jeunesse et des sports, (Cf photo) c’est évidemment u Pattu di a ghjuventù dont il a été question lundi 7 mai. Ce fut aussi l’occasion de commémorer la catastrophe de Furiani du 5 mai 1992 avec le Collectif qui demande qu’il n’y ait plus de match le 5 mai et dont Lauda Guidicelli est l’une des membres fondateurs,(Cf photo). Et en ser endant, avec le Maire de Bastia, Pierre Savelli, au ‘‘resto social’’, qui

accueille les sans-abris et les plus démunis, c’est l’accueil des plus fragilese t le refus de laisser quelqu’un au bord du chemin dont il a été question le

mercredi 9 mai.

 

Toujours ce 9 mai, jour de la fête de l’Europe, Philippe Lamberts et Roccu Garoby ont donné une conférence au Lycée Giocante de Casabianca, à Bastia, afin d’échanger avec les lycéens sur le (dys)fonctionnement de l’Europe et sur le besoin de construireu ne autre Europe.

 

‘‘La paire de baffes’’

 

Invité de RCFM, le 9 mai au matin (à écouter ici),Philippe Lamberts a pu exprimer la ‘‘tristesse’’ qui était la sienne car ‘‘après des années de violence, les nationalistes ontc hoisi le chemin du dialogue comme solution durable’’ et il a regretté que ‘‘cette

ouverture et main tendue aient rencontré une paire de baffes’’ de la part duP résident Macron‘‘ si on voit comment les responsables politiques corses’’ ont

été traités.

Natif et élu d’un pays multiculturel et fédéral, il considère qu’il est ‘‘normal’’ que les compétences soient partagées entre un État central/fédéral et des entités fédérées/régions, ajoutant même que les revendications de l’actuelle majorité ‘‘étaient relativement modestes’’ et pourtant ‘‘le peu demandé’’ n’est pas accepté par Emmanuel Macron qu’il qualifie, à juste titre, de ‘‘jacobin de chez jacobins, de bonapartiste, d’autocrate, de monarque, certes, élu’’, gratifiant la France du titre, peu glorieux, de ‘‘dernière monarchie exécutive’’ d’Europe.

C’est donc un véritable ami du peuple corse qui est venu chez nous 3 jours. Un homme qui, ‘‘heurté, en tant que démocrate’’, par les propos du Président Macron vis-à-vis de la Corse, tend la main à notre majorité et notre peuple.

 

Cette main tendue est celle d’un eurodéputé belge mais surtout d’un citoyen européen convaincu que notre avenir passe par une Corse autonome et émancipée dans une Europe plus solidaire, plus durable et plus démocratique. A nous de la saisir.

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Roccu GAROBY