Avec Emmanuel Macron, la politique de recentralisation continue

Emmanuel Macron en avait fait une promesse électorale : la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des ménages a été confirmée par le président de la république à l’occasion de la conférence des territoires.

 

Si l’objectif est d’accroître le pouvoir d’achat des ménages il pourrait être admis mais pas sur le dos des collectivités ; et comme il s’agit aussi de réduire le déficit public, la mesure aura forcément des effets négatifs. A terme en effet, la compensation par l’Etat risque fort de ne pas être totale, la mesure pèsera lourdement sur la vie locale, les territoires et leurs habitants. Selon l’Association des Maires de France, 10 Milliards d’Euros de recettes en sont jeu pour les communes ; ces dernières ne pourront plus investir autant dans la réalisation et l’entretien d’équipements culturels, sportifs, médicaux ou scolaires, la vie associative, etc.

 

Globalement c’est l’unique ressource fiscale des communes qui est supprimée.

 

Cette décision s’inscrit, nous le craignons, dans le processus de recentralisation entamée à l’époque de Nicolas Sarkozy et accrue avec François Hollande.

 

Et les dernières mesures annoncées de réduction inattendue des dotations aux collectivités dès 2017 ne font que prolonger cette recentralisation qui ne dit pas son nom et confirment qu’avec le nouveau pouvoir les actes ne sont guère en accord avec les discours.

 

Si, Emmanuel Macron, comme il l’avait annoncé devant le congrès, veut rompre avec le jacobinisme et donner une autonomie aux collectivités, il doit leur permettre de gérer librement leur budget, leurs recettes et leur fiscalité. 

 

Après les belles paroles et les discours lénifiants, les premières mesures sont pour le moins inquiétantes !