Le maire de Carhaix, ancien leader des bonnets rouges, sera le candidat "régionaliste" de l'élection présidentielle... s'il parvient à recueillir les indispensables 500 signatures. Interview.
LCP : Pourquoi cette candidature ?
Christian Troadec : Je suis un candidat régionaliste à l'élection présidentielle, une chose qui n'était pas arrivé depuis 1974 avec Guy Héraud. Il avait obtenu 0,08% des suffrages exprimés. On va essayer de faire mieux (rires). Depuis plusieurs siècles, depuis la monarchie jusqu'à aujourd'hui, la France est très centralisée. Ce que je défends, c'est une France généreuse à l'égard de tous les peuples, pas une France recroquevillée sur elle-même !
Sur quel mouvement politique allez-vous appuyer votre candidature ?
Sur Régions et Peuples Solidaires, une fédération d'une quinzaine de mouvements politiques. Il y a des Occitans, des Catalans, des Alsaciens, des Basques, des Corses, des Bretons, des Savoyards... Notre volonté est de rassembler le plus largement possible, de mettre en avant les idées régionalistes.
Combien de parrainages avez-vous déjà recueilli ?
Nous avons une centaine de signatures. Depuis l'annonce de ma candidature (le 8 avril, ndlr), nous avons mis en place un groupe de travail pour en obtenir davantage. Nous travaillons à la mise en place de comités locaux. Nous comptons sur des soutiens dans l'ensemble des régions, et surtout dans celles qui ont été charcutées (certains élus, en Alsace notamment, avaient très vivement critiqué la réforme territoriale, ndlr).
De quel côté de l'échiquier politique se place votre candidature ?
Nous sommes économiquement pragmatiques, nous reconnaissons la nécessité de créer des richesses, mais aussi celle de préserver les emplois. Notre programme n'est pas encore connu, il reste à construire : pour cela, nous allons visiter les territoires en métropole mais aussi en Outre-mer.
Je suis un maire "divers gauche", mais ma candidature reste régionaliste : toutes les idées sont bienvenues, de gauche comme de droite, à l'exception, bien sûr, des idées extrêmes.
Que pensez-vous par exemple de la loi El Khomri ? Et de la politique menée par François Hollande ?
Je suis hostile à la loi El Khomri. Beaucoup des volets de cette loi ne tiennent pas compte des situations locales, des régions. L'économie doit pouvoir être liée localement à la création de richesses.
Par ailleurs, je m'oppose au fait qu'il soit possible pour les multinationales qui font des bénéfices de licencier si une de leurs filiales est en difficulté (le projet de loi Travail prévoit pour l'instant que la santé d'une entreprise qui entend recourir à des licenciements économiques doit être appréciée au regard de ses seules filiales françaises, ndlr).
Quant à la politique du gouvernement, je reprends à mon compte cette phrase : "On n'attendait pas grand chose de François Hollande, et on a quand même été déçu"... Je l'avais pourtant soutenu en 2012, dès le premier tour de la primaire.
Qui soutiendrez-vous au second tour de l'élection présidentielle ?
(Rires) Pour l'instant, mon objectif est de réunir les 500 signatures et de bâtir un programme.