Corse : l’État contre la démocratie ?

Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement, a déclaré après la victoire des autonomistes en Corse que « la loi sera la même pour tous, y compris en Corse » et sous-entendu que la coalition victorieuse ambitionnerait de mettre fin à « l’État de droit ».

 

Les Corses ont pourtant voté en majorité, en conformité avec la loi électorale française, pour une liste faisant de l’autonomie une revendication centrale. Rappelons ici que l’autonomie signifie notamment un pouvoir législatif. En refusant le droit pour le peuple corse de partager le pouvoir législatif avec l’État, Jean-Marie Le Guen s’oppose donc au verdict des urnes. Au nom d’un idéal confondant égalité et uniformité, il fait passer l’idéologie jacobine avant la démocratie.

 

 

Deux membres du gouvernement, Marylise Lebranchu et Jean-Yves Le Drian, étaient candidats aux élections régionales en Bretagne administrative. Ils se sont targués de la présence d’autonomistes sur leur liste durant la campagne. Que pensent aujourd’hui ces ministres des démonstrations de centralisme antidémocratique d’un autre membre du gouvernement auquel ils appartiennent ? Parle-t-il également en leur nom ? 

 

 

 

Alors que la violence politique vient de cesser en Corse avec la fin officielle de la lutte armée, il est dangereux et irresponsable de dénier aux Corses le droit de décider démocratiquement de leur avenir. L’UDB exhorte le gouvernement à respecter le choix majoritaire des Corses et à trouver les moyens de prendre en compte leurs revendications, y compris en aménageant la Constitution.