Eau : l’absolue nécessité de devenir sobres

L’épisode de chaleur, les incendies, le changement climatique en général, remettent au centre des débats la question de l’eau. L’eau se raréfie ; l’eau douce est un produit rare sur terre et l’eau potable encore plus ;

Les politiques publiques doivent s’orienter vers des incitations fortes à la sobriété.

 

Dans le domaine de l’agriculture il faut aider les agriculteurs à se tourner vers des systèmes de production économes en eau et à utiliser de moins en de produits polluants.

L’industrie est elle aussi concernée. Le paradoxe est de vouloir lancer un nouveau plan de production d’énergie nucléaire dans ce contexte. Le nucléaire a besoin de quantités énormes d’eau pour refroidir les réacteurs. En période de canicule, quand les eaux des rivières sont basses, le rejet d’une eau de plus en plus chaude est catastrophique pour la biodiversité. Il n’est donc pas réaliste de vouloir dans ces conditions relancer un programme de construction de centrales pour les 50 à 60 années qui viennent. Le risque pour la sécurité croît aussi dans ce contexte (*).

 

La sobriété concerne aussi l’usage domestique de l’eau. Il n’est pas concevable que rien ne vienne inciter les consommateurs à économiser l’eau. La mise en place de systèmes permettant de récompenser les consommations vertueuses, les consommateurs sobres, doit être étudiée et généralisée.

Enfin, d’énormes profits sont réalisés à ce jour par quelques opérateurs sur ce bien commun qu’est l’eau. Une partie substantielle de ces bénéfices doit être mise au service d’une politique d’économie de l’eau.

 

Régions et Peuples Solidaires appellent à la mise en œuvre d’une véritable politique de l’eau à tant l’échelle locale et régionale qu’au niveau français et européen.


(*) Les centrales nucléaires françaises en 2021 avaient besoin de 26 milliards de m3 d’eau pour fonctionner. La ponction (évaporation) n’est que de 550 millions de m3 mais cela représente 20% de la consommation globale. L’irrigation représente 48% et la consommation des ménages 24%.

 

Si une centrale rejette 97% de l’eau qu’elle dont elle a besoin, elle la rejette plus chaude qu’elle ne l’a prélevée