Guadeloupe et Martinique, territoires ultramarins et métropolitains,  pour sortir de la crise : il faut l’autonomie !

Depuis une quinzaine de jours, la Guadeloupe et la Martinique sont en proie à des scènes d’insurrection semblables à une guerre civile. Née de l’opposition à la gestion de la crise sanitaire et de la politique vaccinale en particulier, cette crise est l’expression d’une défiance grandissante des territoires ultramarins à l’égard de la l’État français.

 

Avoir raison mais être seul à le penser est insuffisant. Dans une démocratie, on n’impose pas une décision, aussi sensée qu’elle puisse paraître, sans le consentement de la population. Or les Antilles, ce n’est pas la Métropole. Indépendamment de l’usage des médecines traditionnelles, la défiance à l’égard de tout ce qui vient de Paris est largement justifiée par la domination de type colonial dont les méfaits - en particulier l’affaire du chlordécone - étaient de nature à pousser bien avant le Gouvernement à la concertation et à l’adaptation de mesures face à la Covid.

Le déploiement spectaculaire de forces de l’ordre tels que le GIGN et le RAID ne sont pas des réponses acceptables face à un problème de fond qui perdure. La fermeté et la répression risquent d’aggraver la fracture entre les Outre mers et la l’État français. La violence est toujours condamnable, de quel camp qu’elle vienne. Elle doit cependant alerter sur la désespérance de personnes qui pensent ne plus rien avoir à perdre.

 

La Guadeloupe et la Martinique souffrent d’un écart de développement manifeste avec la Métropole. Les différences de prix y sont considérables. La mortalité infantile, le chômage et l’échec scolaire y sont beaucoup plus élevés qu’en Métropole. Les coupures d’eau y sont quotidiennes et l’assainissement y est médiocre. Malgré la distance, la dépense économique vis-à-vis de la métropole reste forte (entre 50% et 60% des échanges commerciaux). Enfin, contrairement aux idées reçues, l’Indice de Développement Humain (IDH) des pays voisins des Caraïbes n’est pas franchement inférieur à celui de la Guadeloupe et de la Martinique. Ainsi que l’affirme le Conseil Social Economique et Environnemental dans un rapport de janvier 2020 « la promesse d’égalité n’est pas tenue ».

 

L’autonomie, évoquée par le Ministre chargé des Outre-mers, en réponse aux demandes des populations, est la solution qui s’impose mais à condition d’offrir réellement à la Guadeloupe et à la Martinique la possibilité d’un développement endogène économique, social et culturel. Encore faut-il la vouloir réellement.

 

L’autonomie, ce n’est pas l’indépendance. L’autonomie, c’est la non-dépendance ! 

 

Nous l’appelons de vos vœux pour les territoires ultramarins qui la souhaitent, autant que pour les territoires métropolitains. La capacité à agir localement pour tenir compte des particularités de chaque région doit devenir la règle commune. Une réforme globale des institutions est plus que jamais nécessaire. Pour y parvenir, nous appelons à une insurrection citoyenne dans les urnes aux prochaines élections législatives en faveur de représentants soutenus par Régions et Peuples Solidaires.

 

Gustave Alirol, Président de Régions et Peuples Solidaires