Une rentrée dans l’illégalité

La rentrée de l’enseignement immersif est une rentrée qui se fait sous la menace d’une illégalisation, produit de l’action du gouvernement qui a censuré la loi Molac, pourtant votée très majoritairement par les députés.

 

Le ministre de l’Éducation a fait de cette rentrée 2021 une rentrée particulière pour l’enseignement immersif en occitan ainsi que pour les autres langues dites régionales. Pour toutes les écoles associatives qui enseignent en occitan il s’agit d’une rentrée illégale selon le Conseil Constitutionnel.

 

Le vote de la loi Molac, au printemps dernier, permettait d’élargir l’enseignement par immersion au service public d’Education et de l’offrir à toutes les familles qui le souhaitent.

Par l’action du ministre de l’Éducation, le Conseil Constitutionnel a cassé le texte du député breton et a indiqué que l’enseignement par immersion contrevenait à l’article 2 de la constitution. L’enseignement immersif est donc sous la menace d’une illégalisation.

Personne n’avait réussi à ce jour à mettre en péril des années de travail menées par des centaines d’associations, des milliers de parents, des centaines d’enseignants avec l’appui de tout un mouvement culturel.

 

 La loi Molac a été cassée par l’action d’un ministre. Il n’a pu agir sans l’aval du chef du gouvernement et sans le consentement du chef de l’État. Celui-ci a tardivement fait des déclarations  qui se voulaient favorables aux langues, mais ses déclarations antérieures et l’approche de l’élection présidentielle font douter de sa sincérité.

 

Rien ne changera sans une forte mobilisation.

 

Laisser croire qu’une réforme de la constitution se fera dès le lendemain de la période électorale de 2022, si l’on reconduit les mêmes, est une farce. Quant aux autres candidats leur positionnement devra être très clair sur le sujet et étayé par un engagement fort et un discours argumenté.

 

L’histoire électorale de la Vème République est pleine de promesses non tenues en ce domaine.

 

La seule issue est une réforme rapide de la constitution et celle-ci ne pourra s’obtenir qu’en faisant pression sur ceux qui ont cassé la loi Molac et en maintenant vivante la revendication dans le débat politique.