Non à la politique génocidaire du régime militaire algérien contre le peuple Kabyle

Le régime algérien qui ne cache plus sa vraie nature militaire a toujours pratiqué une politique raciste, discriminatoire et répressive à l’encontre des Amazighs d’Algérie et des Kabyles en particulier.

Au cours de ces derniers mois, la main de fer du pouvoir algérien s’est abattue sans pitié sur les Kabyles. Cela a commencé au mois de mai dernier par le classement arbitraire du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) comme « organisation terroriste », suivi d’arrestations de membres de ce mouvement mais aussi des autres mouvements politiques démocratiques kabyles et des acteurs associatifs. Pourtant, le MAK qui existe depuis plus de vingt ans et toutes les autres organisations politiques Kabyles sont des organisations pacifiques, qui rejettent toute forme de violence et qui n’ont jamais été les auteurs d’actes ou de propos contraires aux principes démocratiques. Le combat de la Kabylie pour ses droits, y compris son droit à l’autodétermination, est un combat politique légitime et conforme aux normes internationales relatives aux droits des peuples à disposer d’eux-mêmes. Rien ne peut justifier la mise en détention de Kabyles qui défendent et promeuvent leurs idées pacifiquement.

Le neuf août dernier, la Kabylie a fait face à plus de 70 départs de feux criminels dans des zones montagneuses densément habitées, ce qui s’est traduit par un bilan très lourd en pertes humaines et en destructions d’habitations, de récoltes, d’animaux de la ferme, d’arbres fruitiers et de milliers d’hectares de forêts. L’économie locale de subsistance pour des milliers de familles a été subitement réduite en cendres. Face à cette tragédie jamais vécue par les Kabyles, le gouvernement algérien a laissé les habitants et la protection civile locale combattre les flammes avec des moyens dérisoires. Aucun plan exceptionnel de secours n’a été mis en place et aucun appel à l’aide internationale n’a été lancé par le gouvernement. Cela constitue un cas de non assistance à personnes en danger de mort.

 

Alors que le chef de l’Etat algérien lui-même reconnait que les incendies qui ont ravagé la Kabylie sont d’origine criminelle, aucune enquête n’a été diligentée à ce jour pour identifier les pyromanes. En même temps, les arrestations arbitraires de citoyens kabyles se poursuivent sans relâche.

 

Dans ces circonstances douloureuses, la Fédération Régions et Peuples Solidaires (R&PS) réunie en congrès à Toulon (Provence - Occitanie), le 29 août 2021, déclare son soutien à la Kabylie et au peuple kabyle et exprime ses plus sincères condoléances aux parents des victimes des incendies. En outre, R&PS se range aux côtés des Kabyles pour exiger :

  • une enquête indépendante sur les incendies survenus en Kabylie, qui devra être menée par une commission internationale composée d’experts compétents et indépendants,
  • la remise en liberté immédiatement et sans conditions de tous les détenus politiques kabyles et amazighs ainsi que tous les détenus pour délits d’opinion algériens,
  • l’arrêt immédiat de la campagne de dénigrement, de haine, de diabolisation et de criminalisation des Amazighs et des Kabyles en particulier. Les autorités algériennes sont responsables des conséquences du climat anti-Amazigh et anti-Kabyle qu’elles ont mis en place et qu’elles entretiennent par le biais des médias publics et privés
  • R&PS condamne les exactions commises sous l’emprise de la panique que ces incendies ont provoquée.

La poursuite des violences étatiques contre les Amazighs est une grave violation des droits de l’homme qui ne peut que conduire l’Algérie à s’enfoncer dans le chaos. Pour retrouver le chemin de la paix, de la stabilité et du progrès, R&PS recommande instamment au gouvernement algérien d’ouvrir un dialogue sincère et constructif avec les représentants légitimes de la Kabylie.

 

 Vive la liberté et l'amitié entre les peuples !