"Assemblée de Bretagne loi générale ou spécifique, quelle stratégie ?", présentation de l'intervention de Paul Molac

La crise de la Covid 19 a montré les limites de l'Etat français. Elle met en évidence l'obsolescence des institutions et la faillite d'une caste politico-administrative parisienne qui s’accroche à un Etat pensé au XIX°s. La démocratie du XXI°s demande réactivité, prise en compte des besoins locaux et intégration des populations aux politique publiques. Seul le fédéralisme, le mot reste tabou, nous permettra de débloquer  l'Etat français.

 

Le pouvoir actuel semble prendre conscience du problème après trois années de  recentralisation. La Covid agirait-elle comme une révélation tel St Paul sur le chemin de Damas ? Rien n'est moins sûr.

En théorie, rien d'impossible pour la constitution d'une assemblée de Bretagne. La collectivité de Corse ou le statut de Lyon métropole montrent que la République sait s'adapter.

 

La première étape est bien de faire valider par le peuple lors de la prochaine élection régionale le but d'avoir une assemblée de Bretagne fédérant les 5 départements bretons, avec un projet clair.

 

La deuxième étape consiste à voter une loi spécifique et la loi de différenciation, prévue par le gouvernement,  pourrait être une aide supplémentaire.  Pourtant, si l'idée de collectivités aux compétences et au périmètre divers fait son chemin il reste les questions très importantes du pouvoir réglementaire, de la possibilité de faire des lois de pays et du développement de l'autonomie budgétaire et fiscale. Cette question, je ne crois pas que le pouvoir actuel ait jamais eu envie de la poser. Pas sûr d'ailleurs que dans nos alliés potentiels y soient réellement favorables. Il faut donc nous renforcer et populariser nos idées. Cela passe par des stratégies électorales soit avec d'autres partis soit en autonomie et l'augmentation de nombre d'élus y compris au parlement.  

 

Paul Molac, député du Morbihan rattaché politiquement à Régions et Peuples Solidaires à l'Assemblée Nationale