Signature du pacte d'accessibilité : une occasion manquée

Le premier ministre vient de signer ce vendredi un "pacte d'accessibilité" et un document appelé "d'action publique partagé" sur la différenciation régionale des politiques publiques. L'ensemble est sans doute destiné à montrer que l'Etat n'oublie pas une région fortement concernée par le mouvement des gilets jaunes, à quelques mois des élections européennes. Mais le contenu des annonces est très loin de répondre aux besoins profonds de la société bretonne. Si quelques points sont dignes d'intérêt et constituent des avancées, d'autres préparent au contraire une aggravation des inégalités territoriales, notamment en ce qui concerne la liaison entre Brest et Quimper à Paris, au détriment de la désserte du territoire par les TER.

Entre différenciation en peau de chagrin et service minimum sur la langue bretonne, le bilan de la venue du premier ministre en Bretagne est donc mauvais, avec un fatras incohérent d'annonces allant de l'insuffisant au nocif, dans lequel surnagent quelques mesures intéressantes trop souvent mises au conditionnel. Edouard Philippe démontre une fois de plus en négatif le besoin d'un statut d'autonomie pour la Bretagne. Il y a urgence, car les fractures territoriales et sociales ne feront que s'aggraver tant qu'un pouvoir régional digne de ce nom ne sera pas à même de gouverner dans l'intérêt de tous les territoires de Bretagne.

 

Nil Caouissin 

Porte-parole de l'Union Démocratique Bretonne