Réhabilitons les trains d’aquí

Avec la mobilisation des «gilets jaunes» ces derniers jours contre l’augmentation des taxes et notamment la taxe-carburant, une question reste: comment se «sevrer» de la dépendance obligée à l’automobile et comment rendre sans elle notre territoire mieux “connecté”?

Dans plusieurs pays européens une alternative a été trouvée pour réduire cette dépendance. En Allemagne 600 km de petites lignes ferroviaires et 300 gares ont été rouvertes, et 300 km de lignes sont en cours de remise en service. En Autriche, principalement dans l’ouest du pays, c’est l’alternative des bus qui a été privilégiée: des véhicules circulent de 7h à 20h à la fréquence d’un par heure,et, sur 3 lignes, à la fréquence de 30 minutes, et ce jusqu’à minuit. Toute agglomération est desservie par 8 à 12 allers-retours quotidiens et les correspondances entre les lignes sont assurées systématiquement.

 

L’Italie est l’exemple qui nous concerne le plus, et plus particulièrement dans le Tyrol, avec la réouverture, en 2005, d’une ligne ferroviaire «rurale» fermée en 1991. Rouverte grâce aux collectivités locales, elle proposait cette offre attractive: un train par heure de 5h à 23h. Le bilan a été sans équivoque: 2.7 millions d’utilisateurs en 2010 soit 7000 par jour! Et malgré les oppositions habituelles à ce genre de projets: les gens ne prendront pas le train, ils ont déjà une voiture, etc. Un succès tel que l’achat de nouvelles rames électriques de plus grande capacité a été décidé.

 

En Pays Catalan nous avons un réseau existant que nous pouvons recycler pour créer clés en main un “métro” à ciel ouvert: oui, les lignes existantes peuvent devenir un énorme réseau de communications dans tout le Pays Catalan, de Cerbère à Salses, avec de nouveaux arrêts tels que Polygone Sud, Université, Aéroport... De Perpignan à Céret et au-delà, de Perpignan à Villefranche, puis de Perpignan à Saint-Paul. Ce maillage rendrait au Pays Catalan une attactivité nouvelle, il serait source d’économies et répondrait à l’urgence écologique!

 

Pour cela, il nous faut une volonté politique. Une Collectivité Territoriale Catalane serait l’outil adéquat. Mais d’ores et déjà, les institutions existantes pourraient collaborer pour initier la mise en place et proposer un tarif intéressant, des horaires attractifs qui pousseraient le plus grand nombre à utiliser le train. Nous avons tout un réseau de petites gares en zone péri-rurale. Les lignes de bus viendraient en complément pour faciliter le déplacement des usagers sur l’ensemble du territoire. Encore une fois, si nous avions le pouvoir de décider chez nous, nous pourrions prendre des mesures ayant un réel impact sur la vie des habitants, sur l’économie du pays et sur l’environnement.

 

Oui au Pays Catalan demande qu’une réelle alternative à la dépendance automobile soit étudiée de toute urgence pour notre territoire catalan. Il est temps d’avancer vers l’avenir en nous inspirant de ce qu’avaient fait les «anciens» avec les réseaux routier et ferroviaire. Il est temps de réactiver et amplifier ce maillage pour redynamiser notre économie.

Jordi Vera