Brexit : Bruxelles et Londres doivent respecter le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes!

Après l'échec du sommet européen d'hier, lié aux négociations sur le Brexit, Régions et Peuples Solidaires (R&PS) s'inquiète de la situation. En effet, si Bruxelles doit respecter le droit des Britanniques de quitter l'Union Européenne, Londres doit accepter le droit des Gallois, des Ecossais ou des Irlandais de choisir un autre avenir que celui des Anglais. Pour R&PS, le droit des peuples, ce n'est pas seulement celui des États, c'est celui de tous les peuples ayant ou non un État. 

En effet, hier, à Bruxelles, les chefs d'État et de gouvernement des 27 membres de l'UE n'ont pas pu se mettre d'accord avec Teresa May, la Première Ministre britannique, sur le Brexit notamment du fait d'un désaccord profond sur la frontière irlandaise. Pourtant depuis des mois, Michel Barnier, le négociateur en chef pour l'Union Européenne, rappelle que c'était la date butoir pour finaliser l'accord entre le Royaume-Uni et l'Union Européenne. Plus de 2 ans après le référendum sur le Brexit, qui a eu lieu le 23 juin 2016, et à 5 mois du Brexit (29 mars 2019 au soir), les conservateurs britanniques ne savent toujours pas ce qu'ils veulent et - pire - ils ne savent toujours pas comment respecter le vote des peuples du Royaume-Uni. 

 

51,9 % des Britanniques ont voté la sortie de l'Union Européenne. C'est une faible majorité mais c'est une majorité quand-même. Il faut donc respecter ce choix tout en tenant compte du vote particulier des Ecossais et des Nord-Irlandais qui eux ont exprimé un choix différent. 62% des Ecossais ont voté pour le maintien dans l'UE. Quant aux Nord-Irlandais, s'ils se sont prononcés à 55,8 % contre la sortie de l'UE c'est parce qu'elle entraînera, notamment, le rétablissement d'une frontière entre le Nord et le reste de l'Irlande. Régions et Peuples Solidaires demande que Bruxelles et Londres entendent les Ecossais et les Nord-Irlandais!

Ouvert au dialogue, le gouvernement Ecossais a accepté le vote majoritaire des Britanniques mais propose plusieurs options afin de trouver un compromis entre les 4 nations du royaume. Option appelée ''soft brexit'', Édimbourg propose, par exemple, à l'instar de la Norvège, de sortir de l'UE mais de rester dans le Marché unique et l'Union douanière. Mais Londres a tout rejeté d'un revers de main. Les Irlandais aussi ont proposé un soft Brexit afin que la frontière entre l'Irlande et l'Ulster ne réapparaisse pas et avec elle toutes les craintes, toutes les peurs et toutes les violences qui se sont petit à petit dissipées en Ulster depuis les accord de Paix de 1998. 

 

Dès lors, il ne reste guère de solution pour fixer la frontière entre l'Irlande et la Grande Bretagne, il faut demander l'avis des Irlandais du nord en organisant un référendum sur la réunification de l'Irlande comme prévu par les accords du Vendredi Saint.  

De même, doublement trahis par Londres, les Ecossais doivent avoir le droit de décider de leur futur librement en organisant un nouveau référendum une fois les termes du Brexit définitivement connus. Quant au Pays de Galles qui a certes voté pour quitter l'Union Européenne (52,5%), il n'a jamais dit qu'il voulait avoir une sortie aussi violente et brutale (''hard Brexit'') que celle proposée par les conservateurs Britanniques. Une sortie sans accord ou violente ouvrirait nécessairement la question de l'avenir du Pays de Galles, y compris celle de l'indépendance. 

 

Si Bruxelles doit respecter le libre choix des britanniques, Bruxelles et Londres doivent aussi respecter le libre choix des Gallois, des Irlandais et des Ecossais. R&PS rappelle que le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes n'est pas subordonné au fait d'avoir un État, bien au contraire, c'est un droit universel, imprescriptible et inaliénable. R&PS apporte donc tout son soutien aux Gallois, aux Irlandais et aux Écossais afin que l'avenir de leur nation soit toujours choisi par eux et pour eux.

 

Roccu Garoby, porte-parole de Régions et Peuples Solidaires