POUR FAIRE VIVRE LE LITTORAL BRETON TOUTE L’ANNÉE, CRÉER UN STATUT DE RÉSIDENT ? ESSAYONS MAINTENANT !

Grâce à une action ciblée, le collectif Dispac’h a permis de relancer un débat ancien: celui de l’omniprésence des résidences secondaires sur le littoral breton. Le phénomène, qui, si on n’y prend garde, ne pourra que s’accentuer en Bretagne avec l’extension des périodes de canicule dans le sud de la France, est déjà tellement massif dans plusieurs dizaines de communes que certaines d’entre elles aujourd’hui pratiquent une politique dite de « résidentialisation » qui consiste à privilégier le visiteur estival au détriment des occupants à l’année. L’UDB raisonne de la façon inverse: elle estime que pour qu’un lieu soit vivant, il faut qu’il soit habité tout au long de l’année. C’est la raison pour laquelle elle a proposé plusieurs pistes de réflexion dans son livre-programme, à commencer par l’instauration en Bretagne d’un statut de résident, à l’instar de celui réclamé par l’exécutif corse, statut aujourd’hui bloqué au Conseil constitutionnel.

L’UDB propose d’expérimenter le statut de résident sur les îles bretonnes.

 

Refermons la boîte à fantasmes! Il s’agirait non pas de privilégier les Bretons comme on l’entend dans certains milieux, mais de répondre au besoin de se loger des gens qui ont choisi de vivre à l’année sur un territoire, et ce quelles que soient leurs origines. Concrètement, ne pourraient acheter que ceux qui choisissent de vivre sur le territoire à l’année. Bien sûr, les actuels propriétaires de résidences secondaires ne seraient pas expropriés et des dispositifs pourraient compléter le statut de résident pour que les logements soient occupés en dehors de la période estivale.

 

Pour tester cette idée, l’UDB propose d’expérimenter le statut de résident sur les îles bretonnes car elles sont doublement victimes du phénomène des résidences secondaires: d’abord parce qu’elles dépendent (trop) du continent, ensuite parce que de nombreux jeunes doivent quitter l’île du fait d’une pénurie d’emploi à l’année et, paradoxalement, d’un foncier extrêmement élevé. En cas de succès, le dispositif pourrait être étendu aux secteurs côtiers du continent où le taux de résidences secondaires est particulièrement élevé comme le golfe du Morbihan.

 

Par ailleurs, l’UDB s’oppose au droit de vote des résidents secondaires aux élections locales. Elle est, en revanche, favorable à l’expérimentation de nouveaux dispositifs fiscaux, comme une taxe sur les résidences secondaires dont le taux varierait selon le taux local de résidences secondaires (afin de concentrer l’effet incitatif sur les zones où le phénomène pose réellement problème) et qui tiendrait compte des revenus des propriétaires (afin d’éviter de pénaliser les propriétaires aux revenus les plus modestes). De nombreux pays européens ont déployé un large panel de solutions pour éviter l’étouffement de leurs espaces les plus attractifs. Le statut de résident fait partie de ce panel, comme par exemple dans les îles Aaland en Finlande, un pays dont nul ne contestera la tradition démocratique. Osons nous en inspirer et chercher la solution la plus adaptée à nos territoires !