Réforme constitutionnelle : rien pour les langues régionales !

Le Premier ministre et la garde des Sceaux ont présenté, à l'issue du Conseil des ministres du 9 mai 2018, le “projet de loi constitutionnelle pour une démocratie plus représentative, responsable et efficace“.

 

Comme nous le redoutions et le déplorons, les langues régionales sont les grandes absentes du texte. Pourtant, pour que la France se conforme aux standards européens et ratifie la Charte Européenne des Langues Régionales, une réforme constitutionnelle est indispensable. L’article 2 de la Constitution, invoqué par le Conseil Constitutionnel et le Conseil d’Etat à chaque initiative législative visant à  la défense des langues régionales, est un verrou que seule une réforme constitutionnelle pourra faire sauter.

 

Que la réforme aboutisse ou non, il n’y aura pas d’autre réforme constitutionnelle au cours de ce quinquennat. Emmanuel Macron avait l’opportunité d’inscrire, comme il le prétend, la France dans la modernité et de tourner le dos à l’ancien monde. Finalement, il sera, comme ses prédécesseurs, un fossoyeur du patrimoine immatériel de l’Europe. Les langues régionales n’existent d’ailleurs déjà plus dans son esprit. Comme il l’a dit lors de sont discours sur la francophonie, la France est “le seul pays de la francophonie qui ne vit qu’en français“.

 

 

Bien que nos langues soient, comme le rappelle l’UNESCO, menacées de disparition dans l’Hexagone, il n’en reste  pas moins qu’elles sont vivantes et ce grâce au travail de militants qui permet de compenser les carences juridiques.  A travers l’Initiative Citoyenne Européenne, les Européens ont exprimé très clairement leur souhait que la diversité linguistique soit protégée. La France doit en tenir compte.