Gare aux déconvenues politiques !

Nous avions pu apprécier en son temps le côté positif de l’élection d’Emanuel Macron : il a permis l’éviction de la concurrence du Front national, évitant ainsi un repli hexagonal et passéiste que nous ne pouvions que redouter.

 

Après quasiment un an de mandat du nouveau pouvoir, la politique suivie est très loin de répondre aux aspirations de la population et encore moins à celles des territoires. D’autant que cette politique se conjugue et se met en place avec une méthode de gouvernement de type bonapartiste et néojacobine accentuée.

Aujourd’hui les choses sont claires : la modernisation de l’action politique et son efficacité tant prônées par l’actuel président sont en cohérence avec la réalité politique néolibérale désormais assumée et une recentralisation forcenée sur le dos de toutes les collectivités territoriales. Cela se vérifie aisément avec l’exemple de la réforme ferroviaire. Prétendument nécessaire par le statut « privilégié » des cheminots et la dette de la SNCF, son règlement sonnera le glas des TER dans les territoires et la mise au pas des collectivités territoriales sous couvert de pacte girondin… Le nouveau pouvoir n’a que faire de considérations sociales ou de service public ou de casse territoriale !

 

Le risque est grand d’assister à une résurgence du Front National (ou de son avatar annoncé) lors des  élections européennes de juin 2019, lesquelles, peuvent servir de défouloir pour les électeurs désireux de montrer leur opposition au pouvoir en place.

 

Le danger existe aussi à plus long terme, en l’absence de véritables changements dans notre système politique pour aller vers plus de démocratie citoyenne et territoriale. C’est à bien autre chose qu’à un simple « ripolinage » que nous en appelons. On est, à cette heure, très loin du compte. Et ce d’autant que les projets de réformes institutionnelles ne sont pas de nature à changer la donne…

 

L’espoir suscité chez bon nombre d’électeurs par la perspective d’un « renouveau de la politique » ne se retrouvera pas indéfiniment. Gare alors à des déconvenues encore plus grandes, comme nous l’enseignent les évolutions vers les nationalismes d’Etat dans toute l’Europe. On a pu croire y avoir échappé ; si l’on n’y prend pas garde ce pourrait bien n’être qu’un recul pour mieux sauter. Arrêtons de jouer avec le feu !

 

Gustave Alirol,

président de R&PS