Parce que la dette publique (européenne) n’existe pas !

Tous les ans, 1000 milliards d’euros, oui 1 000 000 000 000 d’euros, échappent aux fiscs européens et pourtant on nous parle encore et encore de coupes budgétaires, de rigueur ou d’austérité. Les coupes budgétaires ne sont pas une obligation mais un choix politique !

 

Une stratégie des néolibéraux !

 

1 000 000 000 000 ! 1 000 milliards, tous les ans ! échappent aux budgets des 28 États membres de l’Union européenne à cause de la fraude fiscale et de l’évasion fiscale. ‘‘En même temps’’, le déficit public cumulé des 28 États membres était, en 2017, de 150 milliards (chiffres Eurostat) !

 

 

Autrement dit, la fraude et l’évasion fiscales représentent 7 fois le déficit public des États européens ! Donc, sans évasion fiscale, pas de déficits publics, sans déficits publics, pas de dettes publiques et sans déficits et dettes publics, pas besoin de coupes budgétaires ! La seule question qui vaille la peine de se poser est alors de savoir à qui profite ce crime ?

 

C’est en réalité une stratégie déguisée des néolibéraux, de droite comme de gauche, qui, n’assumant pas leur projet (le démantèlement de l’État providence avec la privatisation du système de santé, la transformation du système de retraite en un système par capitalisation, le démantèlement du chômage...) qui serait, à n’en pas douter, très majoritairement rejeté par les peuples d’Europe, créent volontairement des déficits publics, en aidant à la construction de paradis fiscaux ou en protégeant ceux qui les utilisent pour ne pas payer leurs impôts, afin de pouvoir justifier des coupes budgétaires ensuite.

 

En effet, il est plus facile de convaincre une majorité d’électeurs qu’il faut faire des efforts quand on n’a plus d’argent et qu’on est endetté plutôt que de les convaincre de supprimer leurs allocations familiales, leur APL ou leur pension. Sauf que cet endettement public a été volontairement créé pour pouvoir justifier ces coupes sombres.

 

Pas d’évasion, pas de dettes publiques

 

Sans évasion et fraude fiscales, l’ensemble des États européens recevrait 1 000 milliards € supplémentaires auxquels il faut soustraire les 150 milliards de déficit ce qui donne 850 milliards de surplus budgétaire, par an !

 

Avec donc 850 milliards de surplus budgétaire (5,5% du PIB européen!), on pourrait très bien investir dans un meilleur système de santé, renforcer la protection sociale, sauvegarder et multiplier les services publics, notamment de proximité, développer l’économie sociale et solidaire... On pourrait investir massivement dans la transition écologique pour vraiment ‘‘make our planet great again’’.

 

On pourrait aussi être plus généreux avec les pays les plus pauvres du monde. On pourrait enfin baisser les impôts, des plus fragiles notamment. Et on pourrait ‘‘en même temps’’ rembourser la dette publique des 28 États membres qui s’élève, selon Eurostat, à 12 500 milliards d’euros, soit 81,6% du PIB européen (15 327 milliards €). Bref, on pourrait tous vivre mieux si quelques-uns, protégés par les néolibéraux au pouvoir, ne se gavaient pas sur notre dos et que ces mêmes protecteurs n’abusaient pas de cette situation pour mettre à mal l’État providence patiemment construit après-guerre et sauvagement attaqué depuis 30 ans.

 

La souveraineté européenne comme seule issue

 

Ayons l’honnêteté intellectuelle de reconnaître que les États européens, même le plus puissant d’entre eux : l’Allemagne, n’ont pas les moyens de lutter efficacement contre les paradis fiscaux qui sont bien trop puissants.

 

Ensuite, ayons l’honnêteté intellectuelle de reconnaître que seule une action concertée au niveau européen, et si possible au niveau mondial, pourra permettre de lutter efficacement contre ce fléau.

 

Enfin, ayons l’honnêteté intellectuelle de reconnaître que ce n’est évidemment pas possible aujourd’hui puisqu’un maître en matière de paradis fiscal, Jean-Claude Juncker, est à la tête de la Commission européenne.

 

Dans un an, les élections européennes seront l’occasion parfaite de mettre un terme au règne des néolibéraux, de droite comme de gauche, qui créent des déficits publics et de la dette publique dans le seul but de nous appauvrir collectivement et de nous liguer les uns contre les autres.

 

Il est temps de reprendre le pouvoir sur la puissance de l’argent et cela passe par une Europe plus forte, plus intégrée et qui soit véritablement capable d’agir et de sanctionner. Une Europe qui ne soit pas aux mains des États ou des multinationales mais une Europe au service des peuples !

 

Roccu GAROBY