Face à la montée du chômage, décider en Bretagne est plus que jamais une nécessité  

 

Selon les chiffres publiés fin décembre par la DIRECCTE Bretagne, le chômage en région Bretagne administrative a encore augmenté en novembre 2015, avec 155 700 demandeurs d'emplois de catégorie A, soit 0,2 % de plus qu'en octobre et 3,2 % (4 810 personnes) depuis un an. Toutes catégories confondues, l'augmentation du nombre de demandeurs d'emplois est plus forte encore. Et en Loire-Atlantique également, le chômage a progressé en novembre.

 

Certes, en Bretagne administrative comme en Loire-Atlantique, le chômage reste encore légèrement inférieur au niveau hexagonal, mais jusqu'à quand ? La montée du chômage en Bretagne est la conséquence d'une organisation administrative et d'une politique économique qui sont défavorables à notre territoire.

 

Le centralisme d'Etat fait que la Bretagne subit les inconvénients de sa géographie (périphérique au plan des déplacements terrestres et péninsulaire) sans pouvoir tirer parti des opportunités extraordinaires qu'elle offre (positionnement au coeur de l'arc atlantique et ouverture maritime sur le monde entier).

 

La montée du chômage en Bretagne est d'autant plus préoccupante que son attractivité au plan démographique, confirmée par les chiffres les plus récents de l'INSEE, lui impose de relever un nouveau défi : que les "néo-Bretons" s'insèrent au mieux dans notre tissu social.

 

La montée du chômage n'est en aucun cas une fatalité car les Bretons ont prouvé depuis plus d'un demi-siècle leur capacité à se prendre en main. En 2016 l'économie bretonne dispose de nombreuses "pépites", des entreprises naissantes et des PME qui sont à la pointe de l'innovation. Mais la Bretagne est divisée entre deux régions administratives, dépourvue des moyens législatifs qui lui permettraient d'adapter la réglementation aux réalités du terrain, dotée de budgets publics toujours plusponctionnés par l'État, handicapée par des choix d'investissement qui privilégient le plus souvent la région parisienne (cf projet du Grand Paris). Dans ces conditions, elle est privée des moyens de faire face aux dégâts causés par une concurrence internationale trop souvent déloyale.

 

Cette énième hausse du chômage rend encore plus nécessaire l'obtention d'un statut autonome pour l'ensemble de la Bretagne, de Brest à Nantes.

 

Pour relancer l'activité et l'emploi la Bretagne a besoin d'une stratégie économique qui lui soit propre, décidée par les Bretons eux-mêmes, et des moyens nécessaires pour la mettre en oeuvre, ce qui n'est absolument pas le cas aujourd'hui.

Décider en Bretagne est plus que jamais une nécessité.

 

Nil Caouissin

Porte-parole de l'UDB